Que ce soit dans les établissements publics ou privés, le corps médical ne participe plus à la promotion de cette pratique. Les mères algériennes recourent de moins en moins à l'allaitement au sein. Cette pratique ancestrale a en effet connu un net déclin ces dernières années. Afin d'amener un maximum de femmes à allaiter leurs bébés au sein, et à l'initiative du groupe Danone (Bledina), une journée scientifique de sensibilisation sur les bienfaits du lait maternel a été organisée, dernièrement au niveau de l'hôtel Titanic de la cité Larbi Ben M'hidi. Considérées comme les principales actrices de la promotion de l'allaitement maternel, les sages-femmes ont constitué, à juste titre, la principale cible des initiateurs de cette rencontre, dont le principal objectif est de «sensibiliser les puéricultrices et les vaccinatrices, du fait qu'elles sont en contact direct avec les mamans, pour promouvoir l'allaitement maternel qui est un droit à protéger et à encourager», expliquera le docteur Chafika Rahmani, déléguée médicale auprès de Blédina. Les initiateurs de cette journée assurent surtout que le lait maternel est un aliment complet irremplaçable qui a de nombreux avantages sur la santé de l'enfant et de la maman. En plus de la nécessité de promouvoir cette pratique, qui est en déclin, les intervenants ont tenté de se pencher sur les causes de cette tendance à la baisse et les fausses idées reçues. Le docteur Hanane Kadi, enseignante-chercheur à l'institut de la nutrition, de l'alimentation et des technologies agroalimentaires (INATAA), a révélé que «les mères algériennes commencent convenablement l'allaitement maternel mais finissent par introduire précocement d'autres aliments ou arrêtent même l'allaitement au sein quelques semaines après l'accouchement», ajoutant: «La dernière enquête de l'Institut national de la santé publique (INSP) a montré que la durée de l'allaitement maternel est inférieure à un mois, dans la moitié des cas, tandis que la fréquence de cet allaitement est estimée à 25% à 4 mois et à 12% pour 6 mois». Plusieurs autres points ont également été abordés lors de cette journée, notamment l'importance de l'information et de la formation du personnel pour aider les mères à pratiquer l'allaitement au sein. «La nouvelle accouchée se trouve livrée à elle-même et n'est pas encadrée et soutenue. Le corps médical ne joue plus réellement son rôle et ne participe pas à la promotion de cette pratique, c'est pourquoi il est aujourd'hui nécessaire que ce dernier soit mobilisé», affirmera le docteur Kadi. A l'issue de cette journée la formatrice ministérielle des sages-femmes, Leïla Azzaza, a proposé «la création de la première association pour l'allaitement maternel laquelle aura pour mission de faire participer les différents acteurs, à commencer par les futures mamans, les puéricultrices, les sages-femmes, les nutritionnistes et les parents, bien sûr, dans le but de tirer profit des expérience des uns et des autres, afin d'évoluer et mettre fin par la même occasion aux préjugés et aux fausses idées sur l'allaitement». Les laboratoires Blédina viennent, par ailleurs, d'éditer un guide intitulé L'allaitement maternel, une aventure fantastique. «Ce document s'adresse aux mamans et offre plusieurs conseils pratiques sur l'allaitement», conclura le docteur Ben Azzouz, délégué du groupe.