Le travail en séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) est, souvent, vidé de sa substance au niveau des commissions de la même institution. C'est peut-être l'une des raisons ayant conduit à l'absentéisme massif des députés lors des débats sur les projets de loi à l'APN. C'est du moins ce qu'a déclaré Abdelaziz Ziari, ministre chargé des Relations avec le Parlement, lors de son passage, hier, à l'émission « Questions de l'heure » de la Chaîne III de la Radio nationale. Pour le ministre, la discipline des députés devrait être instaurée par les partis et l'APN. L'absentéisme est dû également, selon lui, à la nature des questions objet des débats. S'agissant des retards mis par les ministres pour répondre aux questions orales des députés, le représentant du gouvernement dira que la programmation de la séance des questions dépend du bureau de l'APN et non de l'Exécutif. Tout en jugeant positive l'expérience parlementaire, le ministre a critiqué, toutefois, les attributions accordées au Conseil de la nation, notamment celle accordant des prérogatives à un quart des membres du Sénat (le tiers bloquant) de bloquer les lois votées par la Chambre basse du Parlement. « Il est anormal qu'un quart des membres du Conseil de la nation, soit une quarantaine de députés, feront tomber tout un travail effectué par plus de 500 élus de l'APN », a-t-il affirmé. Abdelaziz Ziari, qui est également membre de la direction du FLN, semble vouloir faire la promotion de la politique de son parti plaidant pour un régime présidentiel plus fort. A la faveur de ce régime, a-t-il indiqué, la mission du Parlement sera purement législative et n'aura plus à contrôler l'action du gouvernement. A la question de savoir pourquoi le président de la République a préféré promulguer par ordonnance les textes d'application de la charte, le ministre a estimé que la question a eu « l'avis favorable » de la population via le référendum du 29 septembre. En outre, le recours aux ordonnances présidentielles, selon lui, a pour finalité d'éviter « la surenchère politicienne autour du sujet ». La session de printemps du Parlement, ouverte officiellement hier, aura un ordre du jour léger. Les députés auront à débattre et à approuver les textes de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Selon Abdelaziz Ziari, le chef du gouvernement fera également sa déclaration de politique générale au mois de mai prochain. Les projets de lois amendant les codes communal et de wilaya ne sont pas, a-t-il précisé, bloqués. « Il n'y a pas eu de blocage de ces projets. Ce sont des textes amendables à chaque fois. Donc il fallait les fignoler. Il seront présentés à débat au Parlement dans les mois à venir », a-t-il lancé. La loi de règlement budgétaire, a-t-il ajouté, sera fin prête à l'horizon 2007. « Le ministre des Finances avait promis de l'élaborer. Mais le retard mis dans sa préparation est à expliquer par la complexité du processus », a-t-il justifié