Deux procès en appel contre des journalistes étaient hier au programme du tribunal correctionnel près la cour d'Alger. Le premier concerne le journal El Khabar, dont le directeur Ali Djerri et la journaliste Souad Azzouz ont été poursuivis pour diffamation par un des actionnaires de la banque privée AIB, mise en liquidation il y a plus d'une année par les pouvoirs publics. En première instance, la journaliste et son directeur ont été condamnés à payer une amende de 20 000 DA chacun, verdict contre lequel un appel a été introduit par leur défense. Lors du débat, la journaliste a expliqué qu'elle n'a fait que reproduire le contenu de documents officiels, en l'occurrence des procès-verbaux du conseil d'administration de cette banque privée, et les propos d'un de ses actionnaires qui avait dénoncé la manière avec laquelle cette institution financière a été détournée. Après un jeu de questions-réponses entre la présidente et la journaliste, l'affaire a été mise en délibéré, sans la demande du ministère public, du fait qu'il n'a pas introduit d'appel. Le verdict sera connu le 8 avril prochain. Le deuxième procès n'a duré que le temps d'appeler à la barre le directeur du journal Le Soir d'Algérie, Fouad Boughanem, et ses journalistes Réda Belhadjoudja, Mohamed Bouhamidi et Kamel Amarni. L'absence de ce dernier à l'audience a constitué le motif pour lequel le renvoi du procès au 21 avril prochain a été décidé par la présidente du tribunal. Les journalistes comparaissent pour avoir écrit des articles, publiés durant la campagne électorale de 2004, que le parquet, partie plaignante, a jugé comme étant « une offense » au président de la République. Il s'agit en fait du contenu de cinq chroniques de Hakim Laâlam, de deux commentaires de Mohamed Bouhamidi et d'un autre signé par Kamel Amarni. En première instance, chacun des journalistes a été condamné à une peine d'un an de prison ferme (non exécutoire) et une amende de 250 000 DA.