L'Algérie ne dispose pas d'entreprises performantes dans le secteur du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique (BTPH). Faute d'encadrement et de moyens humains et matériels, 18 000 des 35 000 PME activant dans ce domaine sont classées dans la catégorie 1 et emploient moins de 15 personnes. Malgré l'apport qui leur a été apporté par l'Etat, aucune d'entre elles n'exporte ses services à l'étranger. Tel est le constat dressé par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme lors des travaux de la Journée nationale d'information organisée, hier à Boumerdès, sous le thème «La mise à niveau des entreprises pour une meilleure qualité de bâti». Initié par l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), ce rendez-vous a été marqué par la participation des ambassadeurs de Chine et d'Espagne en Algérie et de nombreux intervenants dans le secteur du bâtiment. Lors de son intervention, M. Moussa a précisé que les 35 000 entreprises activant dans le secteur des BTPH à l'échelle nationale ne créent pas de la richesse et ne contribuent pas vraiment au développement du pays. «Pour le moment, nous n'avons que 350 entreprises qui sont classées dans les catégories 5 à 9 ; les autres sont pour la plupart des entreprises familiales qui souffrent du manque d'organisation», a-t-il fait savoir. Poursuivant, le ministre a noté qu'«il y a peu de PME qui disposent de sites web en cette époque où les connaissances doivent être actualisées en permanence pour être adaptées aux exigences de l'heure». Il a dit également avoir «remarqué un manque flagrant dans la gestion des projets». «Les promoteurs ne se préoccupent guère des conditions de travail de leurs employés. Malgré cela, ils viennent se plaindre du manque de main-d'œuvre», a-t-il lancé. M. Moussa a évoqué en outre l'état déplorable dans lequel se trouvent les bases vie des PME, soulignant que même les clôtures des chantiers ne sont pas significatives. Evoquant les efforts consentis par les pouvoirs publics pour leur mise à niveau, l'orateur a rappelé que 385 milliards avaient été dégagés récemment pour le développement de 20 000 PME-PMI à l'horizon 2025. «L'Etat a pris 200 mesures de facilitation pour la relance de ces entités économiques qui sont appelées à jouer un rôle moteur dans la construction et la consolidation de l'économie nationale», a-t-il dit. Le ministre estime à plus de 1000 le nombre d'entités ayant déposé leurs dossiers pour bénéficier des avantages fiscaux et parafiscaux prévus dans le cadre du protocole d'accord signé à cet effet en juin 2011 avec l'Agence nationale du développement des PME. De son côté, le président de l'AGEA, M. Khelloufi, a abordé, quant à lui, les contraintes soulevées par les entrepreneurs. Il a cité, entre autres, les difficultés d'accès aux moyens de financement, à l'information et aux nouvelles technologies. M. Khelloufi a plaidé, par la même occasion, pour la réduction des taxes sur les importations de matières premières et le renforcement de l'information au sujet de la réglementation et des aides accordées par l'Etat. «Faute d'accès à l'information, nos PME sont pénalisées et réduites à réagir de manière désordonnée et peu efficiente aux signaux du marché», a-t-il déploré. L'intervenant a mis en exergue par ailleurs l'importance de la formation professionnelle et pratique, son rôle dans l'utilisation de techniques de production et le perfectionnement de leurs entreprises.