Devant être jugée ce mardi 19 juin par le tribunal de Beb El Oued, l'affaire des quatre militants attaqués en justice pour « incitation à attroupement non armé » a finalement été reportée pour le 27 septembre 2012. L'annonce du report du procès des quatre militants, à savoir Abdou Bendjoudi, Othmane Aouameur, Yacine Zaïd et Lakhdar Bouzin a été reçue par une marée de rires moqueurs dans la salle d'audience. Les dizaines de personnes venues assistées au procès ainsi que les avocats de la défense n'ont pas caché leur surprise devant une telle décision « injustifiée ». « Nous considérons que la poursuite est non fondée parce que les accusés ont pris des pancartes en appelant à l'application de la justice. Le président de la République lui-même appelle à l'application de la justice », estime Me Debbouze avant de préciser que la justice est appelée à apporter des preuves que ces jeunes ont réellement visé l'attroupement. Les faits remontent, faut il le rappeler, au 26 avril dernier, quand ils ont tenté d'organiser un rassemblement de soutien à Abdelkader Kherba en hissant des pancartes sur lesquels on pouvait lire « Libérez Abdelkader Kherba », « Justice indépendante »…etc. Ces quatre militants qui, eux même soutiennent d'autres causes, ont suscité la solidarité de la société civile. D'ailleurs ils étaient plusieurs dizaines de personnes, dont des acteurs du mouvement associatif (SOS Disparu, RAJ, MJIC..), des cadres du FFS et du RCD, de la LADDH, du RDLD et de citoyens indépendants à venir exprimer leur solidarité au quatre militants. Avant de se disperser la foule a marqué une petite halte à la sortie du tribunal en scandant « nous ne sommes pas des assassins, nous sommes des militants ». MeYahia Cherif Slimane : « ce report est un délit » Abordé à la fin de l'audience Me Yahia Cherih Slimane affirme qu'il « rejette le report du procès vu qu'il n'y a pas de raison puisque tous les avocats ont souhaité plaidé, les accusés étaient présents et le procureur ne l'a pas demandé ». Et d'expliquer « le statut de magistrat le code des procédures civiles et pénales dispose que lorsque l'affaire est en état d'être en justice et que la magistrat refuse c'est un délit de justice et un crime de forfaiture ».