Les conflits en Afrique de l'Ouest, dans le Monde arabe et en Amérique latine ont eu des conséquences désastreuses sur la stabilité et la sédentarité des populations n Le Haut-Comité aux réfugiés estime qu'il y a dans le monde plus de 43 millions de personnes déplacées pour faits de guerre ou autre. Soit en moyenne 8 personnes quittent chaque minute leur pays pour fuir la persécution et la terreur. Les bouleversements en Afrique de l'Ouest et dans le monde arabe n'ont pas été sans conséquences l 16 700 demandes d'asile supplémentaires ont été enregistrées en 2011 par rapport à 2010. Affronter la mort en zone de guerre ; fuir en laissant ses proches derrière ; rester au milieu au péril de sa vie ; fuir et risquer l'enlèvement, le viol, la torture ou pire ? Des dilemmes insurmontables au cœur desquels se retrouvent empêtrés au moins 10,4 millions de réfugiés, 837 470 demandeurs d'asile, 14,7 millions de déplacés actuels dans le monde. En consacrant le thème «Dilemmes» à sa campagne innovante lancée le 20 juin, date commémorative de la Journée mondiale du réfugié, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) entend justement mettre en avant tous ces dilemmes. Son objectif : permettre au public de par le monde, via différents matériaux, de s'identifier aux 43 millions de personnes déplacées pour mieux comprendre les choix difficiles auxquels elles sont confrontées. Chaque nouveau conflit, chaque nouvelle catastrophe naturelle, entraînent son lot de réfugiés et de déplacés qui viennent grossir les rangs des populations dépendantes de l'aide humanitaire. Des conflits, l'année 2011 en a suffisamment connus. Les bouleversements en Afrique de l'Ouest et dans le monde arabe se sont traduits par de lourdes conséquences humaines. Le nombre de demandeurs d'asile ivoiriens, libyens, syriens et originaires d'autres pays a atteint un niveau record en 2011, avec pas moins de 16 700 demandes supplémentaires par rapport à 2010, font ressortir les statistiques officielles, pour 2012, établies par l'UNHCR. En moyenne, huit personnes quittent chaque minute leur pays, fuyant la guerre, la persécution ou la terreur et abandonnant tout derrière elles. Mais par-delà les secours d'urgence, se pose la problématique du retour ou de l'accueil dans un pays tiers. Processus dont la mise en œuvre se heurte souvent aux politiques de plus en plus restrictives instaurées, sous l'effet de l'évolution exponentielle du nombre de requérants d'asile, par les pays d'accueil, notamment ceux dits industrialisés, relève l'organisation onusienne. Ainsi, les nouveaux conflits et crises politiques ayant bouleversé plusieurs pays dans le monde - arabes et africains en particulier - ont contribué à une hausse de 20% des demandes d'asile en 2011, soit environ 441 300 demandes contre 368 000 en 2010, déposées dans 44 pays d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Australie et en Asie du Nord-Est, indique l'UNHCR. La hausse la plus importante étant observée dans le sud de l'Europe avec 66 800 demandes, un bond de 87%. Les personnes arrivées par bateaux en Italie et Malte, des Tunisiens, des Libyens, y sont pour beaucoup. Par pays, les Etats-Unis et l'Afrique du Sud occupent les deux premières marches du podium en accueillant le plus grand nombre de requérants d'asile avec respectivement 74 000 et 107 000 demandes déposées. Les années 2011 et 2012 ont été extrêmement difficiles, notamment dans la région du monde arabe. Que ce soit en Tunisie, en Libye, en Egypte, au Yémen ou en Syrie, la succession rapide de soulèvements et de manifestations a surpris plus d'un analyste et expert. Pour le HCR, note l'Algérien Kamel Deriche, cela renforce l'essence de la mission de l'agence qu'il représente en Jordanie (Amman) de protéger les réfugiés. Toutes ces crises ont, à ses yeux, causé et aggravé des déplacements importants de populations internes ou au-delà des frontières. Pour bon nombre d'entre-elles, ce sont des «printemps» qui s'éternisent et se sont transformés en hiver ou en été très rudes, loin de chez eux.