Un imposant dispositif constitué de brigades antiémeute a été mis en place, hier, dès les premières heures de la matinée par les services de sécurité de la wilaya de Constantine aux abords du siège de la 5ème région militaire, sise à Stah El Mansourah, pour empêcher des retraités de l'ANP de tenir un sit-in. Ces services ont en effet procédé à un véritable quadrillage de la zone. Des barrages filtrants avec fouille systématique des véhicules immatriculés hors de la wilaya de Constantine ont été installés dans plusieurs quartiers, notamment au niveau de la cité Mentouri (ex- le Bosquet) ainsi qu'à l'entrée de Sidi Mabrouk supérieur et de la cité des Castors. Tout ce branle-bas qui a surpris plus d'un parmi les habitants des quartiers mitoyens avec la 5ème région militaire avait pour objectif d'empêcher des retraités de l'ANP de tenir un rassemblement devant le siège de la 5ème région militaire. Les protestataires qui revendiquent la revalorisation de leurs pensions de retraite et l'amélioration de leur situation socio-économique ont été refoulés dès leur arrivée à proximité de la 5ème région par les forces antiémeute vers les quartiers voisins à la zone militaire de Stah El Mansourah. Les contestataires qui se tenaient à proximité du siège de la région militaire par petits groupes de trois ou quatre personnes, étaient facilement reconnaissables par les porte-documents que la plupart avaient en main. L'un d'eux que nous avons abordé nous dira après une longue hésitation : « Après 25 ans de bons et loyaux services au sein de l'ANP je me retrouve avec une pension de retraite misérable qui ne dépasse pas les 18 000 DA par mois et je ne suis même pas assuré. Comment peut-on vivre avec quatre enfants à charge dans ces conditions ? De plus je suis diabétique et la maigre retraite que je touche ne couvre même pas les frais médicaux. » Pour rappel une action de protestation similaire a eu lieu il y a de cela trois mois et a connu un rassemblement d'une centaine de manifestants devant le siège de la 5ème région militaire. Il semblerait que cette fois-ci, les autorités militaires ne se sont pas laissées surprendre et ont sorti « la grosse artillerie » pour empêcher toute velléité de rassemblement devant le siège de leur commandement.