A l'invitation du Club économique algérien, des responsables de la Société islamique pour le développement du secteur privé (SIDSP) séjournent à Alger depuis samedi dernier. Une rencontre avec des hommes d'affaires a été organisée à cette occasion hier à Bordj El Kiffan, où les dirigeants de la SIDSP ont eu à présenter leur société, les principes de son fonctionnement et les différentes prestations qu'elle assure dans les 18 pays où elle est présente. Selon son PDG, Ali Souleymane, la société est une filiale de la Banque islamique de développement (BID), mais bénéficie d'un statut, d'une institution financière internationale et multilatérale créée pour le développement de ses pays membres à travers des services financiers fournis au secteur privé. La SIDSP a été créée en vertu d'une résolution adoptée par le Conseil des gouverneurs de la BID à sa vingt-quatrième réunion tenue en novembre 1999. L'objectif de la SIDSP est, selon son patron, de « devenir la première institution financière islamique multilatérale au service du développement du secteur privé ». Les produits financiers que l'institution financière propose se résument principalement en quatre types. Le financement direct se fait à travers la souscription et l'achat d'actions ou l'octroi de crédits à terme pour des projets productifs et viables ou des sociétés opérant dans les pays membres. La gestion d'actifs qui permet à la SIDSP d'agir en tant que gestionnaire ou promoteur de fonds créés par d'autres investisseurs institutionnels. Le troisième type de produit proposé concerne le financement structuré qui permet à la société d'organiser et de gérer des financements en consortium, de souscrire et de gérer également les émissions d'actions et de titres, et d'effectuer des placements privés ainsi que des titrisations pour ses clients. Une remarque cependant : la particularité du fonctionnement d'une « banque islamique », tient du fait que celle-ci n'admet pas, pour son fonctionnement, le principe de la rémunération des crédits, autrement dit les intérêts. Selon quels paramètres fonctionnent ce type de banques ? Selon le responsable du marketing au sein de la SIDPS, Merouane Seif Eddine, le fonctionnement de la société se réfère aux principes de l'interdiction de l'intérêt « riba » sur toutes les transactions financières, qu'il s'agisse de « riba » sur les dettes ou de « riba » sur les ventes, particulièrement le change de monnaies à terme. Le financement islamique, ajoute le même responsable, s'adosse à des actifs. C'est pour cela qu'on retrouve souvent le mode du crédit-bail « basé sur la location de biens d'équipement et autres actifs immobilisés, tels que les usines, les machines et les équipements destinés à des infrastructures industrielles ». A la fin du bail, la banque transfère la propriété au bénéficiaire et à titre gracieux. « La vente à tempérament » (à terme) est aussi proposée par la banque comme un crédit-bail, sauf que le titre de propriété est transféré au bénéficiaire dès livraison des équipements ou biens. Dans le cadre de ce mode de financement, la banque achète les équipements et les machines et les revend au bénéficiaire à un prix plus élevé. La participation aux bénéfices est aussi une autre forme de partenariat dans le cadre duquel « deux ou plusieurs parties mettent en commun leurs fonds pour financer une entreprise. Les partenaires se partagent les bénéfices (ou pertes) proportionnellement à leur contribution au capital ». Il y a aussi un autre mode de financement appelé « l'istisna'a » qui consiste à « la fabrication de biens et autres actifs ». « Aux termes du contrat, le fabricant accepte de livrer à l'acheteur des biens fabriqués conformément aux spécifications précisées, mais aussi dans un délai et à un prix convenu », explique notre interlocuteur. Selon lui, il y a aujourd'hui un engouement grandissant pour ces types de financement. « C'est la raison pour laquelle plus de 200 institutions financières islamiques se sont développées dans le monde et proposent des produits concurrentiels par rapport aux banques classiques. »