C'est le chef de l'exécutif de la wilaya de Tipasa qui a lancé la campagne moissons-battage depuis la fameuse ferme pilote Kerfa Ahmed à Bourkika. Une ferme qui continue malheureusement à faire couler beaucoup d'encre. Toutes les manœuvres sournoises soigneusement préparées afin de mettre tous les responsables présents, lors de cette «cérémonie de charme», devant le fait accompli, ont été contournées intelligemment par le wali de Tipasa, selon nos sources. Le Directeur des services agricoles (DSA) de la wilaya de Tipasa avait annoncé : «La situation se caractérise par une bonne production estimée à 498 000 quintaux, soit un volume de 56% collectés par la CCLS d'El-Affroun.» Pas moins de 18 moissonneuses batteuses avaient été mobilisées pour cette campagne 2012 qui «balayeront» 16 000 hectares. Au niveau de la wilaya de Tipasa, la céréaliculture et les légumes secs occupent 40% de la superficie agricole utile (SAU). Le responsable de la DSA de Tipasa explique : «Un rendement moyen de 30 qx à l'hectare, allant jusqu'à un rendement de 80 qx au niveau de certaines surfaces, bien entendu cela dépasse largement les prévisions retenues dans les engagements des contrats de performance.» C'est au niveau de la zone ouest de la plaine de la Mitidja, qui englobe les communes des daïras de Hadjout et de Ahmeur El Aïn, que nous avons observé une superficie de 17 000 hectares, où l'on cultive du blé dur (10 000 ha), du blé tendre (2300 ha), de l'orge (1950 ha) et de l'avoine (965 ha). Il existe 3 points de collecte de céréales (Cherchell- Hadjout- Bourkika). Afin d'augmenter la capacité de stockage des céréales en Algérie, l'Etat avait alloué une enveloppe d'un montant de 36 milliards de dinars. La CCLS (Coopérative de céréales et légumes secs) d'El Affroun a bénéficié de 2 projets relatifs à ce chapitre. Le 1er projet sera implanté dans la wilaya de Blida (50 000 tonnes) et le second (20 000 tonnes) sera érigé sur une superficie de 3 hectares, à l'extrémité sud-est de la wilaya (Ahmeur El Aïn), limitrophe avec la commune d'El Affroun. En raison de l'infructuosité des offres, les projets traînent encore. Selon nos sources, ces silos de stockage de céréales doivent répondre à des normes strictes et ne peuvent être construits que par des firmes étrangères. L'Etat a critiqué les conditions de stockage des céréales produites localement au niveau de la ferme Kerfa Ahmed (Bourkika), qui a fait l'objet d'une intervention énergique des éléments de la direction du commerce de la wilaya de Tipasa. Cela n'a pas échappé au wali de Tipasa, Mostefa Layadi, qui a mis l'accent sur la rénovation et la modernisation des caves à vin utilisées par la CCLS pour stocker le blé, en proposant aux responsables de mettre à leur disposition des assiettes de terrains pour construire des aires de stockage de blé et libérer naturellement ces anciennes bâtisses (caves, ndlr). Pour le DSA de Tipasa, «les objectifs fixés par notre secteur consistent à réduire la superficie actuelle mobilisée pour la céréaliculture, pour la réduire jusqu'à 8000 ha, et en raison de la vocation de la wilaya de Tipasa en matière de cultures maraîchères et arboricole, l'augmentation du rendement en production céréalière sera de mise, de surcroît les agriculteurs de la wilaya ont estimé que cet objectif est largement à leur portée», a-t-il conclu. Les céréaliculteurs bénéficient d'un soutien de l'Etat jusqu'à 20%. Le multiplicateur, Barkat Hocine de Hadjout, un des meilleurs multiplicateurs de toute la région Centre du pays, fait toujours l'objet de mépris et d'humiliation de la part du responsable de la CCLS d'El Affroun, malgré les trois décisions de justice. Barkat Hocine n'arrive pas de jouir de ses droits, en raison du refus du gestionnaire de la CCLS d'El Affroun. Le ministère de l'Agriculture devrait dépêcher une commission pour une enquête sérieuse et exhaustive sur la gestion de cet opérateur public, afin de dévoiler «les secrets des labyrinthes» de la CCLS d'El Affroun. L'impunité a trop duré.