Le scandale du dopage de Larbi Bouraâda et Zahra Bouras ébranle l'ensemble des structures du sport algérien. L'heure est à présent aux questionnements. Beaucoup n'arrivent toujours pas à comprendre comment deux valeurs sûres de l'athlétisme algérien se retrouvent au centre d'un scandale, à quelques semaines des Jeux olympiques de Londres. L'entraîneur du décathlonien algérien Larbi Bouraâda et ex-entraîneur de Zahra Bouras (800 m), Ahmed Mahour Bacha, a tenté de disculper les deux athlètes, en déclarant qu'il était seul responsable. Mais le mal est déjà fait, et le plus dramatique, c'est que les deux athlètes ne sont ni les premiers et ne seront vraisemblablement pas les derniers Algériens rattrapés par le dopage. Les instances sportives n'ont jamais pris les bonnes décisions, par le passé, au lendemain de cas avérés de dopage. Pire, ils ont instauré une véritable politique de l'«omerta». Il y a quelques semaines seulement, le bureau fédéral de la Fédération algérienne de football avait relevé deux cas de doping, mais celui-ci n'a pas été plus loin. Il a préféré taire les noms des deux incriminés, en se contentant d'affirmer que l'enquête suivait son cours. Des disciplines, comme l'haltérophilie mais aussi l'athlétisme, ont été éclaboussées par des scandales du genre, qui ont très vite été étouffés. L'absence d'une loi incriminant le dopage pousse certaines personnes à tous les excès, au détriment de la carrière des athlètes, qui risque d'être mise définitivement entre parenthèses. L'ancien président de la Fédération algérienne d'athlétisme et d'haltérophilie, Ahmed Bendiffalah, a proposé que les différentes fédérations prennent, elles-mêmes, en charge l'opération du contrôle antidopage de leurs athlètes, notamment à la veille des compétitions internationales. Hier, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, qui était en visite d'inspection à Jijel, avait assuré qu'il allait lutter avec fermeté contre la pratique du dopage. Reste à savoir avec quels moyens ?