Des citoyens ont fait des haltes aux tombes respectives d'Abdelkader Alloula, Abdelrahman Fardeheb et cheb Hasni, tous lâchement assassinés. Un collectif de citoyens oranais a organisé, dans la matinée d'hier, une cérémonie de recueillement à la mémoire des victimes du terrorisme. C'est au cimetière de Aïn El Beïda que la cérémonie a eu lieu. «Quand bien même sommes-nous venus en petit comité, note Malik, un des organisateurs, c'est le geste qui compte. On est là pour conjurer la peine et montrer qu'Oran n'est pas amnésique, et qu'elle n'a pas oublié ses martyrs.» Après la lecture d'El Fatiha en face du monument aux martyres, érigé en plein cimetière, le collectif de citoyens a fait des haltes aux tombes respectives d'Abdelkader Alloula, Abdelrahman Fardeheb et cheb Hasni, tous lâchement assassinés par les intégristes islamistes. La veille de la cérémonie de recueillement, jeudi dernier, le même collectif a organisé un hommage à Mohamed Boudiaf au siège de l'association Femmes algériennes revendiquant leur droit (FARD). L'hommage, qui a duré plus de trois heures, a porté sur une conférence animée par l'universitaire Boumediène Lechlech, intitulée «Boudiaf et les préparatifs du déclenchement du 1er Novembre». Son exposé a été axé sur les trois mois qui ont précédé le déclenchement de la guerre de libération et du rôle qu'avait joué Boudiaf à cette période. Il a été suivi d'un débat durant lequel le personnage de Boudiaf a été décortiqué. «Les gens ne connaissent de lui que l'homme qui a été assassiné en direct devant leur écran de télévision. Par cette rencontre, c'était une occasion de mieux le découvrir, de découvrir l'homme politique, le révolutionnaire, son rôle dans l'édification du parti du PRS…», dira Fatma, autre organisatrice de la rencontre. Elle nous assurera que des actions de sensibilisations, afin de mieux faire découvrir Mohamed Boudiaf, continueront à être menées aussi bien sur le terrain que sur la Toile, et cela, conclut-elle «parce que l'hommage de jeudi dernier n'était qu'une étape par rapport au devoir de mémoire».