Plusieurs candidats à l'élection de l'Assemblée constituante, prévue le 7 juillet en Libye, ont accusé le gouvernement transitoire de «faiblesse» et d'«incapacité d'assurer la sécurité» dans la ville de Koufra ainsi que dans d'autres régions du pays. «La négligence, l'insouciance et le retard accusé dans la formation de l'armée et police nationales sont à l'origine de la recrudescence de la violence dans la ville de Koufra (sud-est), où au moins 47 personnes ont péri dans des combats armés», a jugé un des candidats libyens à la prochaine élection de l'Assemblée constituante. «Les ennemis de la Révolution du 17 février veillent à semer la division au sein de la société libyenne», a averti le candidat Wahid Bourchane, issu de la ville de Ghariane. «Ces ennemis tentent de transformer la valeur noble de la révolution en une guerre pour le pouvoir», a-t-il estimé. Ce même candidat a ajouté que «la solution est aux mains du peuple et non pas au mains du gouvernement ou du CNT», estimant que ceux-ci «sont dépassés par les évènements». Les autorités se défendent Malgré les assurances et garanties sécuritaires données par les autorités à propos de la situation à Koufra, les candidats indiquent douter encore de l'instabilité de cette ville frontalière du Soudan et de l'Egypte. Le gouvernement libyen dément et dénonce certaines informations selon lesquelles la situation à Koufra est instable, les qualifiant d'«exagérées». Quant au candidat de la ville de Khemis, Abdelmounaâm Al Yasser, il accuse le gouvernement de «n'avoir pas fait son devoir», imputant les évènements de Koufra à «un vide créé par les autorités». «Ces différents existent depuis longtemps, mais c'est l'absence de l'Etat et de la sécurité qui ont provoqué les violences dans cette ville», a-t-il dit, ajoutant que «l'armée et la police doivent être formées dès le départ pour créer la base d'un nouvel Etat». «Le gouvernement actuel n'a pas réussi à améliorer la situation dans des zones où la tension s'est accrue après la Révolution», a estimé M. Al Yasser. Pour ce candidat, la prochaine élection «créera un peu de légitimité et permettra de former un gouvernement réussi et capable de résoudre la crise et apte à créer un équilibre dans le pays». L'élection de l'Assemblée constituante en Libye aura bel et bien lieu à la date prévue, soit le 7 juillet, a affirmé hier le président de la Haute commission électorale, Nouri Al Abbar. «La tenue de cette élection est ma responsabilité, et le scrutin aura lieu le 7 juillet», a déclaré M. Al Abbar, en marge d'une session d'entraînement pour les observateurs de l'élection. Le même responsable a mis en garde contre «toute tentative de créer un climat d'anarchie pour empêcher le déroulement de cette échéance». Des sessions de formation et d'entraînement des observateurs avaient été organisées durant deux jours afin d'apporter le soutien logistique le jour du vote, qui se déroulera en présence des médias et d'observateurs.