Malgré le tollé médiatique provoqué par Khalida Toumi, ministre de la Culture, contre l'organisation du concert de la diva libanaise, Elissa Khoury se produira bel et bien aujourd'hui à Annaba, dans le cadre des festivités du 5 Juillet. Salim Chabi, le patron de l'agence Décibel Systems à l'origine de la venue de la star qui, selon Khalida Toumi, paiera son cachet en cash, et ce, en infraction à la législation de change, n'a pas apprécié ses critiques. Contacté par El Watan, il fulmine : «Je ne suis pas un fraudeur. Le chèque viré par l'APC de Annaba sur mon compte bancaire est imposable. Je paye mes impôts et toutes mes opérations sont légales.» Interrogé sur le mode de paiement de la diva libanaise, M. Chabi précise : «Suis-je obligé de dire qu'elle a été payée par mon bureau à Beyrouth (Liban) ? Le chèque de 9,5 millions de dinars versé par l'APC de Annaba au nom de mon agence ne couvre pas le cachet de la star, qui est de 100 000 dollars sur le marché parallèle, comme le prétend Madame la ministre. Il faut 11,6 millions de dinars pour avoir 100 000 dollars. C'est dire que ces accusations ne sont pas fondées.» A la question de savoir qui fixe le cachet des artistes, M. Chabi répond : «Le montant du cachet de la chanteuse étrangère (100 000 dollars) est indiqué sur les tablettes de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), qui est un établissement public à caractère industriel et commercial et dont la vocation est d'organiser des manifestations culturelles à caractère local, régional, national et international.» Mais la ministre de la Culture sait-elle vraiment de quoi elle parle lorsqu'elle évoque l'argent public versé à des artistes étrangers ? «A maintes reprises, plusieurs chanteurs étrangers qui se sont produits à Alger ont exigé des paiements en devises et en cash. Leur vœu a été exaucé», rétorque le jeune Salim Chabi qui, cependant, n'a pas voulu citer de noms. Abdallah Nabil Bensaïd, président de l'APC de Annaba (FLN), s'est également défendu devant les propos de Khalida Toumi concernant son initiative: «Le paiement du cachet de la chanteuse ‘étrangère' s'effectue par un chèque barré de 9,5 millions de dinars versé sur le compte bancaire de l'agence. En revanche, nous avons 15 000 billets à vendre à raison de 1000 DA la place, soit 15 millions de dinars de recette», a-t-il expliqué. Et d'ajouter que la convention a été établie par une commission élargie de 17 membres, dont des juristes et des financiers. Du côté de la Banque d'Algérie à Annaba, dont le directeur est en congé, l'on avance que «si le bureau de l'agence à Beyrouth est déclaré en Algérie, l'opération est légale ; sinon on est devant une infraction à la législation des changes».