Invitée à la salle Atlas pour le rendez-vous hebdomadaire de l'Onci «Mawid mâa el kalima», la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a animé, mardi dernier, un point de presse dans une ambiance, le moins que l'on puisse dire, assez tendue. Venue présenter les grandes lignes du programme du ministère pour la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie, la ministre a profité de la rencontre pour dénoncer certains dérapages comme celui de l'APC d'Annaba qui avait prévu d'inviter l'artiste libanaise Elissa pour un cachet de 9 millions de dinars. «Comment peut-on développer le secteur de la culture lorsqu'une institution publique se met à ces pratiques !», demande la ministre qui dit également son mécontentement de voir certains opérateurs privés vouloir profiter de la célébration du 50e anniversaire. «Il faut mettre fin au siphonage de l'argent public, surtout lorsque des opérateurs s'intéressent au programme de cette manifestation au nom de certaines affinités avec des institutions publiques», affirme la ministre qui dénonce dans la foulée «certaines boîtes de location de matériel qui profitent du manque d'expérience de certains organisateurs et des circonstances pour gonfler leur prix». Concernant le programme du ministère de la Culture, et malgré son budget restreint que la ministre qualifie de «petite cagnotte», il est à la fois global et intéressant, avec une quarantaine de colloques scientifiques organisés par le ministère de la Culture auxquels s'ajoute la rencontre «Algérie, 50 ans après : libérer l'histoire» qu'organise le quotidien la Tribune conjointement avec le Centre national de recherche en préhistoire, anthropologie et histoire (Cnrpah) et le colloque «Esprit Frantz Fanon» de l'Agence algérienne pour le rayonnement de la culture (Aarc) et les éditions Apic, deux événements qui s'ouvriront le 1er du mois de juillet.Au volet théâtre, le département de Mme Toumi prévoit la production d'une cinquantaine de pièces avec le Théâtre national, les Théâtres régionaux et une vingtaine d'associations théâtrales. Concernant le pôle cinéma, qui a fait couler récemment beaucoup d'encre par rapport à la liste des projets retenus (11 longs métrages et une vingtaine de documentaires), la ministre a refusé catégoriquement de mettre en doute la décision de la commission de lecture qu'elle a désignée, présidée par le réalisateur Moussa Haddad. «Je ne remet pas en question le choix de la commission souveraine. Soit elle est souveraine soit elle ne l'est pas». «Il n'y a pas eu de censure mais des refus de projets pour des raisons bien claires», affirme-t-elle. Pour l'édition, la ministre a annoncé la réédition de 1 001 ouvrages consacrés à l'Algérie parus à l'étranger, tout en rappelant la problématique de l'achat des droits d'auteurs.Par ailleurs, la ministre a annoncé la future réalisation d'un établissement pour archiver les négatifs des films algériens stockés à l'étranger, à Sidi Abdellah où seront également localisés la future Cité du cinéma, le Fdatic et d'autres établissements relatifs au 7e art. W. S.