La polémique ne cesse d'enfler après le pavé dans la mare lancé par Khalida Toumi, ministre de la Culture, portant sur le siphonnage du budget de l'Etat par certains opérateurs privés ayant des liens privilégiés et particuliers avec certaines institutions de l'Etat. Elle réagit à la déclaration de Abdallah Nabil Bensaïd, P/APC de Annaba, sur les modalités de payement «effectué dans la transparence et en toute légalité» de la chanteuse libanaise Elissa pour un concert prévu le 2 juillet au stade Abdelkader Chabou à Annaba. Aussi, la ministre de la Culture réitère son affirmation : «Je suis étonnée par les propos du président de l'APC de Annaba. Je persiste et signe que son opération va faire partie de la fraude et de l'infraction à la législation de change. Car Elissa Khouri va être payée en devises. Ce qui exige, pour ne pas violer la législation de change, de détenir l'autorisation de la Banque d'Algérie. Si son opération ne détient pas cette autorisation de la Banque d'Algérie, il sera obligé d'avoir recours au marché parallèle en liquide. Ce qu'on appelle communément ‘'chkara'' (le sac). P/APC croit s'acquitter de ses obligations légales en émettant un chèque en dinars à son opérateur qui n'a pas d'agrément et en s'abstenant devant le fait que l'APC d'Oran agit exactement comme cela. Je suis dans le regret de lui dire que je persiste et signe. En l'absence d'une autorisation express de la Banque d'Algérie, le payement en devises constitue une fraude et infraction à la législation de change, et ce, à Annaba, Oran, Tizi Ouzou, Alger et sur tout le territoire de la République. Le lieu ne change rien à l'affaire…» Il faut rappeler que, le mercredi 27 juin 2012, le conseil du gouvernement a adopté un projet de décret exécutif, présenté par le ministre des Finances, portant modalités d'organisation et de fonctionnement de fichiers nationaux des fraudeurs à la législation et réglementation relatives aux change et mouvement des capitaux de ou vers l'étranger. Quant au choix du chorégraphe pour la comédie musicale célébrant le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, Mme Toumi précisera : «Nous avons contacté cinq chorégraphes algériens établis à l'étranger, dont Kamel Ouali. Et les mails comme preuve. Nous n'avons jamais reçu de réponse au mail envoyé à Kamel Ouali, le 27 novembre 2011. Nous l'avons contacté le lendemain où l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) avait été chargé d'organiser l'événement (une comédie musicale). Ils n'ont jamais répondu. Donc, on a été obligé de contacter un autre chorégraphe (Abdelhalim Caracalla). Ce n'est que le 17 avril 2012 que Kamel Ouali a appelé. Il sait bien qu'on ne prépare pas un spectacle en deux mois. Safy Boutella, c'est un grand compositeur, musicien et arrangeur. Je pense qu'il n'est pas chorégraphe. Qu'il ne nous en veuille pas si on s'est adressé à des chorégraphes…».