C'est sous une boule lumineuse japonaise qu'une foule de passionnés de mangas a poussé les portes de l'Institut français ce samedi matin. Une première en Algérie. Pour cette occasion, l'Institut français d'Oran n'a pas lésiné sur les moyens pour enrichir le programme. Il a abrité des conférences sur l'art manga, des tournois de jeux vidéo, une exposition de dessins manga, un repas sushi, des projections d'animés mangas et du cosplay… ainsi que bien d'autres événements, de 10h à19h. Des ateliers dessins (manga) ont été animés par Saïd Sabaou, jeune bédéiste algérien et mangaka pour amateurs, mais aussi par Moonkey, fondateur du studio Moonkey Pro et premier mangaka européen réservé pour les plus avertis dans cet art. Les deux films manga à l'affiche étaient Mindgame et Summerwar, suivis d'une conférence animée par Dounia Mimouni, professeur de français et chercheur, exposant les principes qui érigent les mangas One pice et Naruto, au rang de séries à grand succès. «On se sentirait plus proches d'un Clark Kent que d'un superman. C'est pourquoi les personnages principaux de ces deux mangas, peu conventionnels et dotés de manières hétéroclites, sont tant appréciés. Avec cette image d'anti-héros, ils arrivent à créer une promiscuité avec le public», a-t-elle souligné. Même les mordus de la console et mangaphiles les plus confirmés (Otaku) se sont fait plaisir avec l'organisation de tournois de jeux vidéo de Naruto Shippuden sur Xbox 360. Les passionnés de dessins mangas ont été comblés par le retour des dessinateurs pour, cette fois-ci, une rencontre d'auteurs : avec Saïd Sabaou autour de son album Mondiale, publié par l'édition Lazhari Labter, et Moonkey pour son œuvre Seïen de 4 tomes Dys, aux éditions Pika. Le clou du spectacle était le concours Cosplay : une véritable institution dans les pays d'Asie du Sud, et, depuis quelques années, en Europe dans les Japan-expo et dernièrement au Maroc. Le phénomène en vogue poursuit son cours et s'invite à Oran. Les mangaphiles ont pu apprécier un défilé de costumes. Une dizaine de participants costumés en personnages de différents mangas tels que Detroit Metal City, Death Note... Le nombre de cosplayers n'est pas important certes, mais ces derniers ont fait preuve de beaucoup de talent et d'originalité, que ce soit dans leur costume ou dans leur présentation ! Ainsi, trois jeunes filles sorties du manga Haruhi Suzumiya ont concocté aux fans la reproduction d'une chorégraphie connue de la série. Deux Aikishugyosha (aïkidoka) ont, eux aussi, présenté une mise en scène imitant quelques gestes de ceux que compte l'art martial japonais. La gagnante a été Misa du manga Death Note. Celle-ci, choisie pour avoir le meilleur déguisement manga, a présenté un costume de qualité. Parfaitement reproduit et confectionné, ainsi que les accessoires (bijoux et livre), par les soins de la fan. Elle a reproduit même les paragraphes écrits dans le livre de l'héroïne sur son livre à elle, en prenant soin de garder le même caractère et pousse le détail plus loin avec ses lentilles de couleur ; incarnant, l'espace d'une journée, son héroïne Misa. Avec des débuts timides, mais néanmoins prometteurs, les activités liées au monde du manga ont permis aux fans oranais de se rencontrer, d'échanger et surtout d'exprimer leur passion dans une atmosphère des plus asiatiques. Cette journée a pu ainsi satisfaire les ardeurs des amoureux de la culture japonaise et celles des plus voraces consommateurs de mangas.