Dans la wilaya de Annaba, diplômés de l'université ou de la formation professionnelle, jeunes exclus du système scolaire, demandeurs d'emploi de plus ou de moins de 50 ans, cadres en reconversion, femmes en charge d'un foyer monoparental... sont confrontés à des situations nombreuses et complexes dans leur recherche d'un poste de travail. La situation s'est aggravée avec le net recul de l'offre et des difficultés pour les jeunes à obtenir le contrat préemploi ou le crédit bancaire. Un recul dû à la forte baisse des investissements publics et privés et au retard mis dans la concrétisation de divers projets socioéconomiques, dont la réalisation de plus de 10 000 logements. Il est également dû à la nette perte de vitesse des secteurs de l'industrie, du BTPH et de l'agriculture. En ce début 2006, rien n'indique une amélioration. Les jeunes, les seniors en perte de poste de travail, les femmes et les handicapés sont les populations les plus touchées. Pourtant, depuis des années, l'Etat a placé au titre de ses priorités l'emploi avec la mise en place de différents dispositifs, dont celui de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) et la Caisse nationale de chômage (CNAC). Ces deux structures auxquelles est venue s'ajouter l'Angem devaient servir de lien entre les demandeurs d'emploi et le monde économique. Elles ont pour mission de proposer aux demandeurs d'emploi de découvrir les différents métiers de l'industrie, des services et de l'artisanat ou d'améliorer leur orientation professionnelle. A la fin 2005, le résultat n'a pas été à la mesure de l'attente. L'énergie des animateurs de ces trois structures avec les nouvelles prérogatives dévolues à l'Agence nationale pour l'emploi s'est retrouvée confrontée à moult difficultés. Le refus des banques, malgré les garanties de l'Etat, de jouer le jeu en ouvrant leurs coffres aux jeunes créateurs de microentreprise en est le plus important. Destiné à rapprocher de l'employabilité les personnes exclues, le filet social n'a pas tenu ses promesses. Lancé en 1996, il devait servir de tremplin pour la création de postes permanents ou suppléer aux départs à la retraite. Le maintien durant plus d'une décennie à un même poste d'un recruté via ce dispositif dans les administrations de wilaya et communales, en est le parfait exemple. Actuellement, des centaines de bénéficiaires, en majorité des jeunes filles et femmes monoparentales, sont dans cette situation d'emploi précaire. Dans les douze communes de Annaba, le chômage a généré la misère dans les foyers et la multiplication des fléaux sociaux. Le contrat préemploi s'est transformé en un mirage pour les universitaires diplômés tout autant que l'insertion, la formation, l'orientation et la création d'entreprise. Il est synonyme du parcours du combattant. « Aujourd'hui, il ne suffit pas d'avoir l'accord d'un employeur pour bénéficier du sésame que représente le contrat préemploi. L'obtention de ce dernier relève d'un miracle. Et lorsque, après des mois de démarches, l'on arrive à le décrocher, cela n'implique pas la fin de nos soucis en ce sens que la permanisation relève d'un miracle. Pourtant cette permanisation est prévue par la loi. Cette dernière est contournée par les employeurs qui exige du recruté préemploi de signer un engagement à ne pas prétendre à la permanisation », dira Sabrina M., jeune ingénieur en informatique.