Trente détenus mêlés à des affaires de terrorisme ont été libérés avant-hier en fin d'après-midi en application des dispositions de l'ordonnance portant mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, a déclaré, hier à El Watan, Yahiaoui Mohamed, procureur général près la cour de Sidi Bel Abbès. Incarcérées depuis février 2005 à la maison d'arrêt de Sidi Bel Abbès, les personnes mises en liberté étaient poursuivies pour des faits liés à des activités de soutien, d'aide et de financement de groupes armés. Pour ce premier lot de prévenus, les dossiers de 4 personnes étaient encore au stade de l'instruction judiciaire, a précisé le procureur général. Les dossiers des 26 autres, condamnées en première instance, ont été, ajoutera-t-il, renvoyés devant la chambre d'accusation pour l'extinction de l'action publique, et ce, sur réquisition du ministère public. « L'étude de certains cas a nécessité beaucoup de travail étant donné que les dossiers de plusieurs prévenus se trouvaient au niveau d'autres juridictions, certains même à la Cour suprême », notera-t-il. Selon notre interlocuteur, une deuxième vague de prévenus comprenant 14 personnes sera libéré aujourd'hui, et d'indiquer : « On est en train de procéder de manière méthodique à la libération des personnes ouvrant droit à l'extinction de l'action publique. C'est pour cela que les personnes qui n'ont pas été condamnées définitivement sont les premières à être élargies. Pour les autres, c'est-à-dire les condamnés à mort ou à perpétuité, on espère finaliser l'étude de leurs dossiers d'ici la fin de la semaine. » Préférant passer sous silence le nombre exact des personnes condamnées à mort ou à perpétuité pour faits de terrorisme et incarcérées au centre de détention régional de Gambetta, le procureur général s'est contenté de dire qu'« ils sont nombreux », « on peut dire qu'il s'agit de dizaines de personnes occupant actuellement le quartier des condamnés à mort ». L'examen de leurs dossiers, insistera-t-il, se fera au cas par cas conformément à l'ordonnance présidentielle du 27 février 2006. Toujours selon le procureur général, mis à part les personnes exclues du bénéfice de la grâce présidentielle pour leur implication dans des faits de massacres collectifs, de viols ou d'utilisation d'explosifs dans les lieux publics, les autres condamnés à des peines définitives quitteront le pénitencier de Gambetta, appelé communément le Sheraton, dès la semaine prochaine. Il y a lieu de rappeler que la cour de Sidi Bel Abbès a également compétence sur les juridictions situées sur le territoire des wilayas de Aïn Témouchent.