La manifestation, qui devait être une fête pour la jeunesse à l'occasion de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance, a connu de nombreux dérapages. Les heurts qui ont opposé des jeunes aux forces de l'ordre lors de la clôture, vendredi dernier, du Festival national de la musique actuelle se sont soldés par 7 blessés, dont 3 policiers. Plus de 7 000 spectateurs ont pu assister à cette manifestation culturelle, mais un nombre important de jeunes est resté à l'extérieur du stade Ali Abda. «Nous avons pensé sérieusement à annuler cette clôture», nous a déclaré Nazim Benramdane, commissaire du festival. Et d'ajouter: «Mais cette décision aurait embrasé le stade de l'intérieur. En effet, sur les lieux, les agents de sécurité interne, au même titre que les policiers en poste à proximité des entrées, ont été débordés jusqu'à la perte de sang froid. L'ordre de bastonner pour repousser la foule a été donné, nous dit-on. La réplique ne s'est pas faite attendre avec des jets de pierres et de tessons de bouteilles. De source autorisée, nous apprenons qu'un policier a été touché au visage et un autre à la tête. Bloquées à l'intérieur du stade, les ambulances de la Protection civile ont eu toutes les difficultés pour évacuer les blessés. Plongé dans un climat surréaliste, le stade Ali Abda a vu un public chauffé à blanc en communion avec les chanteurs, alors qu'à l'extérieur, il y avait des scènes de bastonnade, et des jeunes gens étaient pourchassés. Par ailleurs, selon le coordinateur du Croissant rouge algérien de Guelma, Hamaidi Mohamed, l'entrée au stade a été interdite, durant les 4 derniers jours, au 12 bénévoles du CRA par le service de sécurité interne. Les raisons de cette décision demeurent, selon notre interlocuteur, inexpliquées. Il nous déclare à ce sujet: «Il a été convenu avec le commissariat du festival que notre action s'étalera tout au long du festival (du 1e au 6 juillet), mais grande a été notre surprise, d'autant que nous avons porté secours à plus de 50 personnes durant les deux premiers jours de ce festival, pour ecchymoses, blessures ou perte de connaissance.» Pour Nazim Benramdane, cette décision n'a pas concerné uniquement le CRA de Guelma, mais toutes les associations présentes. «Ils sont venus danser et non pas travailler. Des rapports de nos services internes l'attestent». Le climat d'insécurité a incité les organisateurs à reporter une cérémonie de remise de présents, prévue en fin de soirée, au lendemain.