L'association Ikhoulaf des enfants victimes de séparation conjugale a organisé du 29 juin au 5 juillet la 6è édition du festival de l'enfance et de la jeunesse à la maison de jeunes A/Rahmane Fares d'Akbou Du théâtre, de la musique, un bal costumé, une projection de films documentaires, une exposition du patrimoine traditionnel, des activités sportives et des conférences sur les droits de l'enfant, les fléaux sociaux et la violence à l'égard des femmes sont au menu de ce riche programme de festivités célébrant le 50e anniversaire de l'indépendance. «Pour donner une envergure nationale à ce festival et pour mieux investir dans le domaine de l'enfance sous le thème : «l'enfant, héros de demain», nous avons invité des associations des quatre coins du pays à y participer. Il s'agit pour nous d'inculquer aux jeunes des valeurs authentiques de notre identité et d'instaurer un dialogue entre les générations ante et post indépendance», affirme Zaïdi Djerrah, président de l'association organisatrice. Contribuer à soustraire les adolescents aux fléaux sociaux, sensibiliser les festivaliers contre la délinquance sous toutes ses formes et stimuler l'éveil socio-affectif des enfants sont autant d'objectifs assignés à cette manifestation culturelle. La contribution des festivaliers consiste, selon Nadia Benaziza, assistante sociale affiliée au CIDDEF (Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme), à «sensibiliser les parents sur la nécessité d'entourer, autant que faire se peut, l'enfant des meilleures conditions à même de lui permettre de s'épanouir pleinement». La présidente de l'association de protection de l'enfant et de la maman de Chelghoum Laid, la psychologue Farida Belghazi, abonde dans le même sens en faisant toutefois remarquer que «le dialogue que nous avons instauré avec les parents a été très édifiant : 90% des difficultés rencontrées par l'enfant ont pour origine le comportement et les agissements des parents en général et de la mère en particulier. L'oisiveté des femmes y est pour beaucoup. Une fois le mal cerné, nous avons remarqué la propension des concernées à prendre des initiatives en vue de remédier à la situation ». S'agissant du cas des femmes battues, Malika Mahdi et Djamila Mokrani, sociologues activant au sein de l'association Rachda, estiment, quant à elles, que «les 16 centres d'écoute recevant les SOS de victimes de violence existants à l'échelle nationale sont insuffisants. La prise en charge psychologique et l'orientation juridique des cas recensés méritent, toutefois, d'être signalées». Côté hall d'exposition, entre les stands dédiés à la robe kabyle et au dessin sur verre, des décors traditionnels attirent l'attention des visiteurs. Tamazouzt Benmoussa explique aux curieux le secret de ses réalisations : «je confectionne manuellement chaque objet ornemental avec de la toile de jute et des fibres de feuille de raphia. J'aurais aimé promouvoir cet artisanat en l'inculquant aux autres mais je n'ai pas les moyens de réaliser cet objectif pour le moment». La maison de jeunes d'Akbou a grouillé de monde malgré la chaleur qui y a règné et les cadres associatifs ont redoublé d'efforts pour travailler avec les moyens dont ils disposent.