Il faut s'appuyer sur la réalité progressiste et positive pour pousser à la révolution juridique », a résumé, hier, Hocine Zehouane, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), commentant la situation des femmes en Algérie et sa critique du code de la famille. Lors de la conférence de presse d'hier au siège de la LADDH à Alger, M. Zehouane et Ali Yahia Abdenour, président d'honneur de la ligue, ont également présenté les actes du séminaire de formation « Droit national et international face à la violence contre les femmes », qui s'est tenu à Alger les 14 et 15 décembre 2005 avec le concours de la communauté européenne. Pour M. Ali Yahia, le maintien du tutorat, de la polygamie et de la répudiation est un signe de blocage dans une démarche qui semblait vouloir réviser tous les aspects archaïques du code de la famille. M. Zehouane évoque le caractère tabou dans les sociétés arabo-musulmanes du droit de succession. « Nous ne devons plus rester piégés par les prismes archaïques de l'islam de la décadence du XVe siècle, qui n'est pas l'Islam des lumières », appuie-t-il, soulignant, par ailleurs, le caractère « schizophrénique » du discours entre l'égalité garantie par les constitutions successives et les dispositions du code de la famille, qui impose, entre autres, la puissance maritale, l'incapacité testimoniale (le témoignage d'une femme valant la moitié de celui d'un homme) et les divers empêchements et interdictions touchant à la personne. « Ouyahia dit que le tutorat est admis par tout le monde. A-t-on organisé un référendum ? », s'interroge M. Zehouane, qui regrette une défection de l'élite dans la lutte pour l'émancipation de la femme. « Il faut lutter pour porter le débat sur la place publique et que tous, hommes et femmes, disent que c'est notre problème », a appelé Ali Yahia Abdenour. Notons que la Maison des droits de l'homme et du citoyen (MDHC) de Tizi Ouzou organise depuis dimanche dernier diverses activités pour célébrer la Journée internationale de la femme. Cette organisation de défense des droits de l'homme a organisé des conférences dans les différents instituts de l'université Mouloud Mammeri. Selon M. Aït Yahia, coordinateur de la MDHC, la section de Tizi Ouzou a décidé de reprendre ses activités après une longue période de léthargie. Un travail de sensibilisation est entrepris par cette organisation au niveau local.