Il y a une décennie, l'hôpital de Béni-Saf était l'institution sanitaire citée en exemple. On y venait d'ailleurs pour se soigner. Ce n'est plus le cas aujourd'hui avec un taux de remplissage de seulement 29% dont 45% en pédiatrie. Pour le rentabiliser, le ministre de la Santé, lors de sa visite de travail mardi dernier, a préconisé le réexamen de la carte sanitaire et décidé de lui affecter un gynécologue, un radiologue et des paramédicaux.Par ailleurs, les analyses médicales qui y sont effectuées étant reconnues non fiables, il bénéficiera des services d'un médecin biologiste. À l'opposé, l'EH Benzerdjeb se pose en modèle avec un taux de remplissage de l'ordre de 90% au point qu'il accueille des malades de wilayas éloignées. À cet égard, il est le seul à l'ouest du pays qui possède une unité en cardiologie interventionnelle où l'on pratique l'angioplastie, c'est-à-dire que l'on débouche des artères sans recourir à une opération à cœur ouvert. À côté, au sein de service chirurgie cardiaque, cette semaine, le premier pontage coronarien a été effectué sur un patient. Le ministre a dit sa surprise et sa satisfaction au regard du jeune âge des chirurgiens, ce type d'intervention n'étant en général du ressort que des mandarins. Lors de sa visite du service de pédiatrie, Ould Abbès a appris qu'il subit une forte pression, soit 120% de taux d'occupation au point que l'on est obligé de réquisitionner des lits d'autres services pour l'accueil des malades. À cet égard, le ministre s'est déclaré prêt à étudier une proposition d'extension de l'hôpital, une proposition saisie au vol par le chef de l'exécutif de wilaya. Cette extension est d'autant ressentie comme nécessaire qu'un arrêté du ministre dispose que pour toute nouvelle construction d'infrastructure hospitalière, il soit prévu l'hébergement d'un des parents près de son enfant en bas âge. Au service oncologie, le ministre a instruit le directeur de wilaya de la santé pour que le transport des malades soit assuré gratuitement sur le budget du ministère. Pour ce qui est de la radiothérapie, il y aura priorité dans l'orientation des malades au niveau du centre d'Oran. Concernant le «scandale» du déficit en radiothérapie à l'échelle nationale, le ministre s'est étonné que l'on «feigne» de découvrir son existence alors qu'il sévissait depuis 35 ans alors que c'est lui qui a pris l'initiative de le résorber. M. Ould Abbès sous-entend manifestement l'existence d'une cabale qui ne dit pas son nom. Toujours est-il que 13 centres de radiothérapie sont appelés à ouvrir d'ici fin 2013, certains ayant ouvert ou en cours de finition alors que jusque-là, il n'y avait que quatre pour tout le pays.