Des centaines de soldats ont pris d'assaut, hier, une localité du sud de la Syrie, tandis que les observateurs de l'ONU se rendaient à Treimsa (centre) pour enquêter sur les circonstances de la mort de plus de 150 personnes jeudi. Deux jours après le drame de Treimsa, que l'opposition et une partie de la communauté internationale ont qualifié de «massacre» et fermement condamné, un convoi de 11 véhicules de l'ONU est arrivé sur les lieux, a annoncé la porte-parole des observateurs, Sausan Ghosheh. Une première patrouille s'était rendue sur place vendredi pour vérifier que la localité était accessible, a précisé Mme Ghosheh. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plus de 150 personnes, dont des dizaines de rebelles, ont été tuées jeudi dans des bombardements et des combats à Treimsa. Le régime, qui a expliqué vendredi avoir mené à Treimsa une opération réussie contre des «terroristes», semblait hier plus que jamais déterminé à écraser les fiefs rebelles, en particulier dans la province de Deraa (sud), berceau de la contestation lancée il y a près de 16 mois. A travers le pays, la répression et les combats ont fait au moins 28 morts hier. Vendredi, les violences avaient fait au moins 118 morts, en majorité des civils, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de témoins. Réagissant au «massacre» de Treimsa, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a dénoncé «une escalade scandaleuse» et estimé que l'incapacité du Conseil de sécurité à faire pression sur le président Bachar Al Assad équivalait à lui octroyer «un permis de massacrer». Le blocage reste en effet total entre les pays occidentaux et la Russie, principal soutien du régime, les deux parties s'opposant sur deux projets de résolution au Conseil de sécurité, l'un menaçant Damas de sanction et l'autre non. A signaler par ailleurs qu'au moins 10 personnes ont été tuées et 15 autres blessées hier, dans des combats entre rebelles syriens et soldats près de la frontière turque. Plusieurs dizaines de rebelles ont attaqué à l'arme légère un poste de contrôle gouvernemental entre les villages kurdes de Diwan et de Talsallour, dans la province d'Idleb, selon ces sources. Les combattants ont expliqué avoir tué 8 soldats et en avoir fait fuir une quinzaine d'autres. Mais ils ont subi une contre-attaque menée par un groupe de Kurdes venus de Talsallour. Les combats ont duré quelques heures lorsque les Kurdes se sont repliés à Talsallour, selon plusieurs combattants rebelles. En fin de matinée, 10 tombes ont été creusées dans le cimetière de la petite ville d'Atmah, à 5 km de la frontière turque, d'où venaient certains combattants rebelles, et 10 corps avaient été ramenés en différents endroits de l'agglomération.