Malgré toutes les mesures décidées par les autorités quant à l'octroi des concessions, certains squatteurs ont envahi les lieux sans être inquiétés. C'est une véritable anarchie qui règne à la plage Kotama, livrée à des scènes de pagaille sous le regard tantôt médusé tantôt complice des uns et des autres. Porte d'entrée de la très captivante corniche par son côté est, cette plage très fréquentée, de surcroît de par sa proximité du centre-ville de Jijel, est devenue le centre d'intérêt de squatteurs de tout bord. «Ici, on loue tout, même le sable», ironise-t-on. Le sable de cette célèbre plage du casino est devenu l'enjeu lucratif de certaines personnes qui sont venues, dès le mois de mai, délimiter leurs espaces en y installant parasols, chaises et tables. Sur le bord de la route, un phénomène de racket est devenu tellement courant que le commun des automobilistes a pris l'habitude d'obtempérer aux caprices de gardiens autoproclamés de parkings en leur payant 50 DA, sans rouspéter pour pouvoir stationner. Sur le trottoir, les mêmes visages qui «gèrent» ces lieux tiennent des tables de cigarettes et d'autres objets qu'ils exposent au beau milieu d'un bazar qui a pris forme sur un espace censé être public. Les visiteurs, en grande majorité des estivants venus d'autres wilayas, sont confrontés à une cacophonie sans commune mesure avec le calme et la quiétude recherchés. Dans cette confusion, l'hygiène semble être le dernier des soucis. On jette pêle-mêle toutes sortes de détritus sur le sable, pendant que dans les gargotes et les buvettes d'à côté on ne semble pas trop se soucier de la propreté. «Tout le squat observé est évidemment illégal, y compris l'installation de tentes sur le sable ou les trottoirs», affirme, catégorique, le P/APC. Les seules concessions, selon lui, ont été faites à des tierces personnes pour gérer 2 petits espaces à l'est et à l'ouest de la plage. Le manque de civisme chez certains vacanciers qui ont une part de responsabilité dans la saleté des lieux est d'ailleurs soulevé avec pertinence. Témoins de cette désolation, des citoyens relatent avec répulsion que des femmes n'hésitent pas à jeter sur le rivage les couches de leurs bébés, alors qu'à leur départ, des baigneurs y laissent toutes sortes de déchets. De tels agissements n'ont fait qu'augmenter la répugnance que certains affichent désormais pour les lieux.