Le meeting d'hier de Louisa Hanoune, animé à l'occasion de la Journée mondiale de la femme, au palais des expositions (Pins maritimes), a été un véritable réquisitoire contre les réformes économiques. Engagée depuis des mois déjà dans l'opération du « serment du 24 février », une action visant à remettre en cause le nouveau texte sur les hydrocarbures, la porte-parole du Parti des travailleurs (PT) s'est dite engagée à poursuivre ses « campagnes de sensibilisation » jusqu'au gel de cette loi. Elle a qualifié de « saccage » la privatisation des entreprises publiques. Comme à ses habitudes, Mme Hanoune pense avoir décelé la main de l'extérieur pour diriger ces réformes et ces privatisations. « Ce sont les multinationales qui veulent soumettre les Etats nations à leurs appétits voracement mercantiles », a estimé Mme Hanoune, qualifiant cela de « barbarie dans le monde ». La porte-parole du Parti des travailleurs a parlé de subsistance d'« obstacles majeurs » quand elle a évoqué le code de la famille. Un code qu'elle demande d'abroger. Parlant des statistiques qui ont été données par les pouvoirs publics sur les femmes travailleuses, Mme Hanoune s'est dite non convaincue de ces chiffres qui sont, selon elle, faux. Elle s'est levée contre l'exploitation des femmes par les employeurs. « Où est la citoyenneté quand on embauche des femmes par des CDD (contrats à durée déterminée) ? », s'est-elle interrogée. Mme Hanoune n'est pas convaincue d'une paix dans l'immédiat dans notre pays, malgré la mise en œuvre des textes d'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. « C'est vrai qu'il y a eu des mesures qui ont été décidées après la promulgation des textes d'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, notamment celle de la libération de certains détenus, mais le chemin est encore long pour la paix », selon Mme Hanoune. Celle-ci demande la reconnaissance de toute la vérité sur le cas des disparus. « C'est un droit démocratique, on ne peut pas laisser la braise encore allumée », a-t-elle estimé. La récente visite du secrétaire d'Etat américain Donald Ramsfled en Algérie n'a pas manqué de susciter des inquiétudes de la première femme du Parti des travailleurs. Elle s'interroge sur les motifs de cette visite : « Est-ce qu'il est venu pour installer des bases militaires dans notre pays ou tout autre cadre ? »