La surexploitation effrénée des eaux souterraines pour des utilisations commerciales et industrielles menace d'assèchement la nappe phréatique dans la wilaya d'Oran. Pis encore, certains usagers des ressources souterraines (puits et forages) refusent catégoriquement de payer les redevances. Pour mettre un terme à ces agissements, une campagne de recensement de toutes les unités commerciales et industrielles a été lancée par l'Agence du bassin hydrographique de l'Ouest (ABH). Le but de cette campagne est d'élaborer une nouvelle banque de données et l'organisation d'actions de sensibilisation pour une utilisation rationnelle des ressources en eau. A Oran, il a été recensé 155 unités industrielles, 65 établissements touristiques, 401 bains et douches et 199 stations de lavage. Ces établissements sont gérés par la loi du 26 avril 2006. Cette loi insiste sur l'équipement des puits de compteurs pour mesurer les quantités d'eau pompées de la nappe phréatique. Des compteurs doivent être installés pour les usagers qui consomment plus de 2 litres par seconde. Selon des sources de l'ABH, «la connaissance de la quantité d'eau consommée est le début de son utilisation rationnelle. Ainsi que l'installation d'un compteur est la meilleure solution pour l'économie de l'eau. Par contre, l'absence d'un compteur fiable de l'eau consommée conduit au gaspillage et à l'augmentation du montant de la facture». Ces mesures entrent dans le cadre de la stratégie nationale de la gestion intégrée des ressources en eau, qui considère que l'eau est une propriété économique. L'année dernière, une trentaine d'établissements ont été poursuivis en justice pour non-paiement de cette taxe. Certains propriétaires de ces établissements jugent que ces redevances forfaitaires sont exagérées. En plus du non-paiement des redevances, certaines propriétaires de forages et en particulier les unités industrielles et les établissements à caractère commercial ne respectent aucunement les clauses du cahier des charges en matière d'exploitation rationnelle des eaux souterraines. C'est ainsi que 75% des eaux souterraines puisées de la nappe phréatique ne sont ni facturés ni déclarés aux services concernés.