Bien qu'elle s'appelle El Ferda - car singulière et unique - c'est une formation plurielle. Ils sont huit musiciens sur scène. Et ça ne suffit pas ! Une «preuve» par huit ! Le grand… huit. Un travelling musical depuis le sud-ouest algérien. C'est El Ferda de Béchar ! Après le raï, le rap, le gypsy, le staïfi, le R'n'B, la pop kabyle, le beat afro distillé par des artistes comme Ali amran, Sheryfa Luna, Kader Japonais, Taoues Arhab, Cheb Arafat, Salim Chaoui, Zahouania, Samir Toumi ou encore Mélissa Nkongo, c'était au tour d'El Ferda d'adoucir les mœurs, musicalement parlant. Et ce, lors du festival L'Eté en musique se tenant du 2 au 18 juillet à l'Esplanade de Riad El Feth, à Alger. Aussi, se défaussant des décibels, la formation El Ferda, au grand bonheur des spectateurs, a offert une excellente prestation. Une mélomanie homéopathique. Et pour cause ! Un concert ni électro ni techno ou encore technoïde ! Une «gaâda»… de Béchar. Les El Ferda ont «débranché» le courant… alternatif. Ils ont donné un récital unplugged, seated (assis) et immanquablement acoustique. Une soirée traditionnelle, saharienne et dunaire. Et puis, emplie d'une grande générosité où le oûd le disputait au violon et le goumbri au tambourin. Le tout enveloppé par le chant mystique caractéristique à la région de Béchar. Une musique homépathique Du médih (chant religieux), qcid (textes et poésie populaires), gnawi et maghrébin avec des tonalités plutôt marocaines nous rappelant Nass El Ghiwane, Jil Jilala et Mchaheb… Avec des textes comme Ya Krim Al Kourama, Zahou Edenia et le très prisé du public, Ben Bouziane... Les El Ferda, leur musique est un anti-poison, un anti-stress… Cela va crescendo, et puis c'est la transe. Enfin, le transport ! La preuve ! Le public n'arrivait pas à tenir sur place. «I can't control my feet…» ,disait bien Michael Jackson dans Blame It On the Boogie. Bref, les El Ferda sont formidables ! Ils viennent d'être publiés par l'ONDA. Il s'agit d'un coffret anthologique.