La XIXe conférence internationale sur le sida AIDS 2012, qui se déroule du 22 au 27 juillet à Washington, est l'une des principales manifestations de l'année dans le domaine de la santé et du VIH dans le monde. AIDS 2012 constitue une étape importante au cours de laquelle les orientations futures sont définies. Elle permet également le partage des connaissances et des meilleures pratiques. Cet événement, organisé tous les deux ans par l'International Aids Society avec de nombreux partenaires, dont Sidaction, est donc une opportunité à saisir par chaque acteur de la lutte contre le sida pour contribuer à l'accès universel. Les participants sont des chercheurs, des militants associatifs, des responsables politiques, des journalistes et des professionnels de la santé, parmi lesquels de nombreuses personnes vivant avec le VIH et d'autres impliquées dans la lutte contre le virus. AIDS 2012 devrait rassembler environ 20 000 participants venus de 200 pays. A l'occasion de cette conférence mondiale, l'OMS a publié ses dernières recommandations aux pays qui envisagent de proposer des traitements anti-VIH, connus sous le nom d'antirétroviraux (ARV) pour protéger les personnes qui ne sont pas infectées mais se trouvent exposées à un risque élevé d'infection par le virus. L'OMS préconise une utilisation plus stratégique des médicaments antirétroviraux pour réduire, voire enrayer la transmission du virus. Aujourd'hui, 54% des 15 millions de patients en attente de traitement dans les pays à revenus faibles et intermédiaires peuvent en bénéficier. «Une décennie de traitement antirétroviraux a transformé l'infection par le VIH d'une sentence de mort en une maladie chronique gérable», souligne le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dans l'introduction du rapport, qui rappelle l'objectif d'éliminer les nouvelles infections chez les enfants dans les trois ans en parvenant donc à traiter 15 millions de personnes d'ici à 2015 (nombre de personnes bénéficiant d'une thérapie antirétrovirale par rapport à l'objectif fixé pour 2015 et nombre de décès liés au sida, pays à faible revenus et à revenus intermédiaires, 2003-2011). Même si le coût annuel d'un traitement est passé entre 2000 et 2011 de 10 000 dollars par personne à moins de 100 dollars, les financements consacrés à la lutte contre le sida accusent un manque d'environ 7 milliards annuels, selon l'Onusida. Au total, 16,8 milliards de dollars ont été consacrés à ce fléau en 2011, en hausse par rapport à 2010. Cette tendance est principalement liée aux investissements nationaux des pays à faibles revenus et à revenus intermédiaires (plus de 80 pays ont augmenté d'au moins 50% leurs investissements nationaux en faveur de la lutte contre le sida), tandis que les financements internationaux sont restés stables autour de 8,2 milliards (dont 48% fournis par les Etats-Unis). Mais le nombre de personnes traitées augmente moins vite que le nombre de contaminations, ce qui implique une nouvelle stratégie, selon le Dr Margaret Chan, directrice générale de l'OMS : «Pour chaque personne qui démarre le traitement, deux autres s'infectent. Une nouvelle extension et l'utilisation stratégique de ces médicaments pourraient radicalement modifier la donne. Nous avons maintenant des données établissant que les mêmes médicaments que nous utilisons pour sauver des vies et garder les gens en bonne santé peuvent aussi les empêcher de transmettre le virus et réduire le risque d'infecter autrui».