L'Algérie sera présente aux Jeux olympiques de Londres avec 39 athlètes, dont 12 volleyeuses et 8 boxeurs, pour un total de 12 disciplines. Nul doute que la participation algérienne à ces joutes olympiques a été ternie, lors des préparations, par deux faits majeurs : le premier concerne l'affaire du dopage de deux éléments de l'athlétisme et le second relatif au vol dans un magasin en France commis par deux joueuses de l'EN féminine de volley-ball. Autant dire que l'entame de ces JO pour les Algériens s'est faite sur une base pas du tout prometteuse. En plus de la crise qui secoue le COA et le conflit entre le président et la grande majorité des membres de l'exécutif, il y a lieu de ne pas pavoiser en ce qui concerne la suite des événements. Jamais le sentiment de l'échec préalable n'a été ressenti par la famille sportive quant à une participation aux JO. Même lors de l'édition d'Athènes en 2004, où les Algériens n'avaient obtenu aucune médaille, l'ambiance était tout de même à l'optimisme au départ d'Alger. Toutefois, en passant de l'ambiance aux chiffres, nous ne serions qu'amenés à constater qu'il y a eu régression ne serait-ce qu'à titre comparatif avec la délégation qui avait représenté l'Algérie aux JO-2008 de Pékin, à savoir 61 athlètes issus de 12 disciplines. Notons par ailleurs que la différence entre l'expédition de Pékin et celle de Londres est de l'ordre de 20 athlètes et non de 22 qualifiés, puisque 2 sportifs, celui de la natation et du tir sportif ont été retenus sur la base d'une invitation Wild Card. Il existe deux options pour déterminer cette régression dans la qualification. Celle qui consiste à avouer que notre gestion du sport a connu un notable recul et que notre politique sportive n'a pas enfanté d'athlètes performants de la pure espèce de leurs aînés, à savoir les Morceli, Boulmerka, Soltani, Benida et consorts. L'autre option de ce repli est, selon les autorités, les retombées d'une décennie noire que le peuple algérien a subie. Mais nous ne pouvons avaler cette couleuvre, puisque aussi bien les JO de Pékin que ceux de Londres se situent dans la même sphère temporelle et que la majorité des athlètes sont sur les listes des deux rendez-vous olympiques. La faille, il faut la chercher ailleurs. Sans conteste, elle réside dans la prise en charge du travail et du suivi de performance par les fédérations. L'avenir sportif algérien ne peut être sauvé que par une reprise en main de la formation, de la détection et du suivi des jeunes talents. Ce n'est qu'à ce prix que les Algériens pourront remporter des médailles lors des JO. Cependant, posons-nous vraiment la question, pour savoir si à Londres nous apparaîtrons sur le tableau des nations ayant obtenu des médailles. Nul doute que la réponse est difficile à livrer tant les performances de nos athlètes ne nous ont pas convaincus à ce jour. Que faut-il espérer quand le président du COA, Rachid Hanifi, déclare le jour de la cérémonie de départ de la délégation pour Londres : «Nos sportifs ne sont pas tenus par les résultats, mais ils doivent impérativement respecter l'éthique et les valeurs morales de l'olympisme.» Enfin, faut-il être dupe pour nous faire admettre, autant pour les athlètes, que la participation aux joutes olympiques de Londres ne repose pas sur les paramètres d'objectifs et de résultats, mais beaucoup plus sur la tenue et le comportement, en somme faire le beau. Un tel concept nous fait revenir à l'ancienne idée : «Participer pour participer.»