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PARTICIPATION ALG�RIENNE AUX JEUX OLYMPIQUES
De Tokyo � P�kin : l�ambition grandissante
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 08 - 2008

En se rendant � P�kin dans le cadre de la d�l�gation sportive alg�rienne qui comprend 61 athl�tes dans 12 disciplines sportives, Mohamed Lazhari doit �tre vraiment privil�gi� et �mu. Et comment ! Il est le t�moin vivant de la participation alg�rienne qui a eu lieu en 1964 lors des 18es Jeux olympiques abrit�s par la japonaise Tokyo pour la premi�re fois de sa jeune histoire, � des joutes olympiques.
Depuis Tokyo jusqu�� Ath�nes, bien des choses ont �volu� et l�Alg�rie a r�ussi � s�affirmer dans le concert des nations sportives avec de nombreuses m�dailles obtenues au cours de diff�rentes �preuves olympiques tout en voyant le nombre de ses athl�tes engag�s augmenter. Bien que pr�sents depuis � ce rendez-vous plan�taire, les athl�tes alg�riens ont d� faire l�impasse sur les JO de Montr�al de 1976 en raison du boycott suivi par une grande partie des pays d�Afrique, d�Asie et de l�Europe de l�Est, en signe de protestation contre la participation de l�Afrique du Sud, un pays qui pratiquait alors la politique de l�apartheid. Mais il a fallu attendre la 21e olympiade organis�e � Los Angeles en 1984, pour voir le drapeau alg�rien flotter et entendre l�hymne national retentir. C��taient les premi�res des 11 m�dailles, toutes couleurs confondues, qui sont tomb�es dans l�escarcelle alg�rienne. Ces m�dailles, il faut avouer qu�elles ont �t� l��uvre de sportifs de deux disciplines que sont l�athl�tisme ( 3 or et 2 bronze) et la boxe (1 or - 5 bronze). La premi�re fois o� le drapeau alg�rien fut hiss� lors d�une c�r�monie protocolaire, c��tait � la faveur des superbes boxeurs Mohamed Zaoui (- 75 kg) et Moussa Mustapha (81 kg) qui avaient montr� la voie lors des �ditions suivantes. Aussi, la moisson de la boxe s�est poursuivie � Barcelone avec feu Mebarek Soltani (m�daille de bonze), qui fera mieux quatre ans plus tard � Atlanta (1996) avec une m�daille en vermeil, en compagnie de Mohamed Bahari (1996). Mohamed Allalou et Mohamed Bahari les imiteront en 2000 � Sydney. Il ne faut pas oublier l�authentique exploit de ce pugiliste alg�rien, Soltani, d�c�d� il y a quelques ann�es, le seul sportif alg�rien � avoir d�croch� deux m�dailles en deux �ditions, le bronze (1992) et l�or (1996). Mais c�est l�athl�tisme qui reste la discipline la plus porteuse, avec ses six m�dailles, dont trois en or, toutes remport�es dans l��preuve reine du 1500m (hommes et dames). Incontestablement, l�honneur revient � Hassiba Boulmerka qui avait �t� la premi�re sportive alg�rienne � faire retentir Kassaman dans l�immense Stade olympique de Barcelone, en 1992, en remportant haut la main le 1 500m (dames). Son compatriote Noureddine Morceli, malheureux � Barcelone, s�est rachet� de fort belle mani�re quatre ann�es plus tard, en 1996 � Atlanta, en montant sur la plus haute marche du podium. L�autre sp�cialiste de l��preuve reine, Nouria Benida Merah, remportait, � la surprise g�n�rale, la m�daille en vermeil aux JO de Sidney. Pour ne pas �tre en reste, deux m�dailles de bronze tomberont dans l�escarcelle alg�rienne gr�ce aux athl�tes Sa�d Guerni Djabir (800m) et Abderrahmane Hammad (saut en hauteur).Paradoxalement, aucune m�daille d�argent n�a �t� engrang�e par les sportifs alg�riens des autres disciplines. La seule obtenue par Sa�di-Sief Ali au 5000 m � Sydney (2000), qui aurait pu �tre la 12e au total, lui avait �t� confisqu�e par le Comit� international olympique (CIO) pour dopage, ce qui lui a valu une suspension de deux ans, qu�il a purg�e la mort dans l��me.Parmi tous ces illustres sportifs alg�riens, nous retrouverons avec plaisir ce sympathique athl�te, en l�occurrence Sa�di-Sief Ali. Cette douloureuse page tourn�e, il sera pr�sent � P�kin, huit ans plus tard, avec l�ambition de r�cup�rer, pourquoi pas, �sa m�daille� ou � tout le moins bien d�fendre les couleurs alg�riennes. Il n�est pas le seul � fr�mir du d�sir secret de faire honneur � l�Alg�rie.
O. K.

HOCINE SOLTANI
Un art exceptionnel, une fin tragique
Jusqu�� ces jeux de P�kin, les sportifs alg�riens retiendront, � coup s�r, les noms de quatre �m�rites athl�tes alg�riens qui ont fait retentir Kassaman lors des Jeux olympiques. C�est avec fiert� que nous revenons sur leur pass� sportif, que nous esp�rons voir renouveler par la nouvelle vague sportive alg�rienne.
Qui ne se souvient pas de feu Hocine Soltani, le seul boxeur alg�rien m�daill� d�or � une olympiade. Il est le seul � avoir d�croch� deux m�dailles, une en or et l�autre en bronze � deux olympiades diff�rentes, en 1992 � Barcelone avec de l�argent et de l�or en 1996, � Atlanta. Avant d��tre retrouv� mort, 1er mars 2002 � Marseille, cet excellent pugiliste alg�rien, natif de Thenia en 1972, a �pat� tous les observateurs nationaux et internationaux de par sa boxe. En 1992 aux Jeux olympiques de Barcelone, il prend la troisi�me place en cat�gorie plume. Enfin, la cons�cration arrive aux Jeux d'Atlanta de 1996 en cat�gorie poids l�ger o� il d�croche la premi�re et la seule m�daille d'or de son pays et du continent africain dans le noble art, en battant en finale le boxeur bulgare Tontcho Tontchev. Ensuite, il embrassera la carri�re professionnelle pro en 1998, mais ne dispute que quatre combats, couronn�s par des succ�s, avant de prendre sa retraite en 2000. En mars 2002, il dispara�t dans l'anonymat le plus total et son corps sans vie ne sera retrouv� que 2 ans plus tard. Soltani aura marqu� le sport alg�rien puisqu'il fait partie de cette g�n�ration dor�e, au m�me titre que des sportifs comme Hassiba Boulmerka ou Noureddine Morceli, qui se sont distingu�s aux JO de 1992 et 1996. Que Dieu ait son �me.
O. K.

HASSIBA BOULMERKA
Une femme en or
Hassiba Boulmerka, ce petit bout de femme fr�le qui subjugua le monde du sport alg�rien et international gr�ce � son talent, son audace et son courage, garde toujours cette sympathie aupr�s des sportifs alg�riens, tous sports confondus.
Ayant beaucoup chang� physiquement depuis sa retraite sportive, elle a int�gr� le Comit� olympique alg�rien tout en s�activant dans le monde commercial. Modeste comme le milieu familial dont elle est issue, Hassiba se d�marque tr�s t�t de ses cinq s�urs et ses deux fr�res, en optant pour le sport de par ses pr�dispositions pr�coces, gr�ce � son prof Labed Abbou qui l�a d�tect�e � l��ge de 10 ans. Encore adolescente en 1986, elle fait son premier voyage � l��tranger en Irak, � Bagdad pr�cis�ment, avec un bapt�me du feu r�ussi lors des championnats arabes de Bagdad. Aussi, elle surclasse toutes ses rivales, pourtant plus �g�es qu�elle. Cette premi�re m�daille sonne comme un d�clic annonciateur de lendemains qui chantent. En 1986, la FAA l�engage au Championnat du monde � Neuchatel, en Suisse, o� elle se d�brouille pas mal avec comme coach Amar Bouras, qui a crois� son destin en lui apportant la rigueur et la technicit� dont elle avait besoin. A partir de l�, ses participations sont couronn�es de succ�s, entre autres � Tokyo, aux Jeux m�diterran�ens d�Ath�nes, Barcelone, Stuttgart. Elle ne manque pas, lors de certains moments, de se souvenir de dirigeants qui ne misaient pas beaucoup sur elle. C�est cette donne, au contraire, qui l�a stimul�e pour aller de l�avant. Elle les a superbement d�mentis en accumulant lors de courses marqu�es par sa rapidit�, sa tactique et sa fluidit�. Lorsqu�on lui dit qu�elle a marqu�, par son style, une �poque tourment�e et sanglante, s��rigeant comme le porte-flambeau de la femme, elle n�y voit pas un fait d�armes, encore moins un acte exceptionnel.
O. K.
NOURIA BENIDA-MERAH
Digne h�riti�re de Hassiba
D�butant sa carri�re sportive sur de courtes distances dont le 100 m puis le 400 m haies, Nouria Benida Merah change de distances pour se consacrer � deux sp�cialit�s plus longues, � savoir les 800 et 1 500 m.
Notre championne doit une fi�re chandelle � une personne qui l�a continuellement coach�e, encourag�e et suivie durant la plus grande partie de ses p�rip�ties sportives. Ses r�sultats nous doivent de citer celui qui a �t� pour beaucoup dans cette concr�tisation olympique, � savoir Amar Benida, qui n'est autre que son mari entra�neur. Elle devient demi-finaliste du 800 m aux Championnats du monde de 1997. Cette m�me ann�e o� elle convole en justes noces avec Amar. �Elle passe une saison blanche suite � une maladie avant de revenir avec la rage de vaincre. L'ann�e derni�re, Nouria Benida-Merah r�alise l'une de ses meilleures saisons et ce, apr�s avoir rat� les Championnats du monde de S�ville pour cause de maladie. Elle prend son courage � deux mains et se lance vers les cimes. Benida-Merah pulv�rise alors trois records d'Alg�rie en salle et un en plein air. �Elle avait battu deux records de sa devanci�re, la premi�re Alg�rienne ayant particip� aux JO, � savoir Sakina Boutamine : celui du 800 m qui �tait de 2'06 avant que Nouria ne le ram�ne � 2'00"77 et celui du 500 m qui �tait de 4'19 et qu'elle �l�ve � 4'11. Et comme elle �tait subjugu�e par la championne olympique Hassiba Boulmerka, elle marche sur les traces de cette derni�re en battant d'abord le record d�tenu par Hassiba dans le 1000 m qu'elle fait passer de 2'49 � 2'39. Nouria bat enfin le record du 1 000 m de la m�me Hassiba mais, cette fois-ci, en plein air. Elle le fait passer de 2'35"94 � 2'34"60. Benida avait, durant cette m�me ann�e 1999, am�lior� son classement top 50, passant de la 40e � la 20e place. Nouria remporte par la suite une m�daille d'argent aux Jeux africains de Johannesburg sur 1500 m. ....Cette ann�e, gr�ce � sa fougue, son grand courage, sa volont� de fer et l'aide tr�s pr�cieuse de son entra�neur de mari, Nouria Benida-Merah est devenue imbattable sur le 1 500 m. Elle se d�place � Sydney avec la 4e meilleure performance de l'ann�e sur la distance avec un temps de 3'59"12 et le titre de championne d'Afrique acquis � Alger, en juillet de cette m�me ann�e 2000. C'est � Sydney que Nouria Benida-Merah termine en apoth�ose sa saison 1999-2000, offrant � l'Alg�rie le plus beau des cadeaux : la m�daille d'or olympique.
O. K.
NOUREDDINE MORCELI
De T�n�s � Barcelone
Avec son regard de grand mystique qui semble fixer un horizon dont les merveilles �chappent � la vue de ses semblables, impossible de se tromper, Noureddine Morceli est cet homme poss�d� par quelque chose qui l�a fait courir et pouss� � croire en son destin durant les douze ann�es de sa remarquable carri�re sportive, allant de 1988 � 2000. Quand il courait sans effort apparent, quand il gagnait sans se forcer et quand il se prosternait naturellement, dans une pri�re de gratitude, tout devenait clair et �vident : Noureddine �tait habit� par la foi, de celle qui soul�ve des montagnes et celle qui impose le respect. Aussi, cet enfant de Sidi Akacha est devenu le prince de l'athl�tisme mondial. Son premier podium remonte aux championnats du monde juniors 1988, o� il remporta la m�daille d'argent au 1 500 m derri�re le K�nyan Kirochi qui sera son futur dauphin � Tokyo 91. Son succ�s aidant, il passe sur le circuit des grands en 1990 et r�ussit, d�s sa premi�re saison, la meilleure performance mondiale de la saison avec un temps de 3:32:60 toujours sur 1 500 m. L�ann�e suivante, il bat le record du monde en salle du 1 500 m � S�ville, puis remporte la m�daille d'or aux championnats du monde d'athl�tisme 1991 en salle et en plein air � S�ville et Tokyo. Et �a continue ! Au printemps 1992, Morceli bat le record du monde en salle sur le 1 000 m avec un chrono de 2:15::26. Aux Jeux olympiques d'�t� de 1992, il est le favori pour la finale du 1500 m ; cependant, le rythme de la course, tr�s lent d�ailleurs, lui cause un passage des 800 m avec un temps moins bon que celui de la course des femmes. Morceli ne termina qu'� une d�cevante 7e place. Apr�s les jeux, il bat le record du monde avec un temps de 3:28::86. En 1993, il remporte le 1 500 m aux championnats du monde avec, en prime, le record du monde du mile (3.44.39). Elu, cette ann�e-l�, sportif mondial de l'ann�e par le journal L'�quipe. Morceli bat �galement les records du monde du 3000 m en 1994 (7.25.11) � Monaco et celui du 2000 m en 1995 au meeting de Paris (4.47.88). Aux Jeux olympiques d'Atlanta, il d�croche la m�daille de vermeil qui lui avait �chapp� quatre ans plus t�t en battant en finale le champion olympique en titre Fermin Cacho, mais sans subir la concurrence de l'espoir marocain Hicham El Guerrouj (victime d'une chute � 420 m de l'arriv�e). Morceli arr�ta la comp�tition apr�s la course des Jeux olympiques de 2000 � Sydney, o� il �tait �limin� aux premiers tours.


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