Les gardes communaux de la wilaya de Boumerdès ne décolèrent pas. Hier, des centaines d'entre eux se sont rendus au chef-lieu de la wilaya où ils ont observé un sit-in pour réclamer le versement des salaires du mois de juin ainsi que des indemnités correspondant au mois de congé de l'année écoulée. «Les autorités excellent dans la provocation et veulent pousser au pourrissement. A défaut de répondre à nos doléances, nos responsables ont éprouvé le malin plaisir de bloquer nos salaires de juin en guise de représailles de notre participation aux marches organisées récemment à Blida et à Boufarik», dénoncent-ils avec amertume. Les protestataires se sont regroupés devant le portail du siège de la wilaya durant toute la matinée. Le jeûne et la chaleur suffocante de la journée n'ont pas eu raison de leur détermination. Venus de diverses localités, ces hommes qui ont combattu l'hydre islamiste aux côtés d'autres corps de sécurité se sentent marginalisés «par les représentants de cet Etat que nous avons pourtant défendu au péril de notre vie, des années durant». Certains parlent carrément de «trahison», illustrant leurs propos par le traitement indigne qui leur a été réservé, le 6 juillet dernier, par les services de sécurité quand ils se sont soulevés pour exiger un statut digne des sacrifices qu'ils ont consentis pour la sauvegarde de la République. «C'est de l'ingratitude. Le blocage de nos salaires semble la dernière chose qui reste entre les mains de notre tutelle pour nous faire taire à jamais», observe un garde communal d'Ammal. Hier, un responsable du cabinet du wali aurait promis, lors d'une réunion avec les représentants des contestataires, que le versement de leur dû se ferait avant la fin de la semaine en cours. Les gardes communaux se sont dispersés dans le calme, vers 13h, rappelant avoir décidé à l'unanimité de rallier leurs camarades qui ont érigé un camp à Boufarik. Le délégué de ce corps paramilitaire, M. Bournissa, a souligné que plus 75% de l'effectif de gardes communaux que compte la wilaya (1600 environ) ont remis leurs armes au chef de leur détachement avant la marche de début juillet. «Il n'est plus question de revenir en arrière. La quasi-totalité a décidé de rallier Boufarik, cet après-midi, pour participer aux actions qui seront décidées par nos camarades des autres wilayas à l'avenir afin de faire valoir nos droits», a-t-il annoncé.