La campagne de démobilisation n'a pas pris avec les gardes communaux Déterminés à ne jamais quitter leur «camp», les gardes communaux envisagent d'organiser une gigantesque marche dans les prochains jours. Plusieurs gardes communaux venus de différentes wilayas à l'exemple de Relizane, Jijel, Oran et Souk Ahras ont rejoint hier leurs camarades à Boufarik, a indiqué Alliouat Lahlou, porte-parole des gardes communaux et délégué de la willaya de Bouira. Déterminés à ne jamais quitter leur «camp», les gardes communaux envisagent d'organiser une gigantesque marche dans les jours à venir. «Si le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, croit qu'il va nous épuiser après avoir tenté par tous les moyens de nous démobiliser, alors il se trompe», a averti Alliouat Lahlou, joint hier par téléphone. En effet, la campagne de démobilisation n'a pas pris avec les gardes communaux, il faut dire que tout ce qu'ils ont subi jusque-là n'a fait que renforcer leur détermination et aggraver les conflits. «Ni la matraque, ni les menaces par SMS, ni le blocage des salaires, ne pourront nous arrêter», a tonné notre interlocuteur. Plusieurs éléments de la garde communale ont été rejoints avant-hier par leurs familles, «l'effervescence commence à gagner les autres familles qui n'ont pas encore rejoint le site», selon Alliouat Les gardes communaux ont fait face au mépris des pouvoirs publics, à la répression de la police et de la gendarmerie, à la soif et à la faim sans rechigner, mais la solidarité familiale devient vitale. «Et aujourd'hui c'est notre dignité qui est en jeu», a-t-il ajouté. Tout compte fait, la situation se corse et le site où campent les gardes communaux et leurs familles ne cesse d'enregistrer de nouveaux arrivants.En effet, près de 1000 éléments venus de la wilaya de Souk Ahras les ont rejoints hier. Alors qu'ils étaient des centaines à se rendre au chef-lieu de la wilaya, hier, pour observer un sit-in afin de réclamer leurs salaires du mois de juin ainsi que des indemnités correspondant au mois de congé de l'année écoulée, les autorités, au lieu de répondre à leurs doléances, ont préféré les bloquer. Comme quoi, il ne manquait que ça. «C'est en représailles à notre participation aux marches d'Alger», font-t-ils savoir. Cette fois-ci, à l'unanimité, ils ont décidé de rallier leurs camarades en rassemblement à Boufarik. Il faut savoir que dans cette wilaya, près de 75% des gardes communaux ont remis leurs armes au chef de leur détachement avant la marche de juillet. Les citoyens apportent leur soutien Les citoyens de la ville de Blida ont affiché leur solidarité avec les gardes communaux depuis le début de la protestation. Hier, le soutien de ces citoyens a changé de forme. Une confrontation a eu lieu entre des citoyens et les policiers qui occupent désormais le cantonnement de la garde communale. Toutefois, les échauffourées n'ont pas duré très longtemps, mais cela renseigne sur les risques à venir! Alliouat Lahlou a indiqué, que des mouvements de protestation au niveau de certaines wilayas où les agents de la garde communale subissent des pressions de la part de la tutelle sont également envisagés. Aujourd'hui, à Bouira encore, une autre action est prévue. Les gardes communaux de cette wilaya ont décidé de fermer le siège de la wilaya. Au quartier général de la contestation, des gardes communaux à Boufarik, tout est en train de s'organiser pour la «gigantesque marche». «Une mégamarche est prévue dans les prochains jours, dont la date n'a pas encore été fixée (la réunion d'hier n'a pas eu lieu)», a-t-il laissé entendre. Ce qui est frappant! Des familles ont déjà rejoint le site. Le spectacle est «désolant»! Des enfants ne dépassant pas l'âge de 3 ans gigotent dans ces huttes qui parsèment ce «champ de la colère». Une chose est sûre, même livrés à leur triste sort, et malgré le jeûne et la chaleur suffocante, ils restent déterminés dans leurs revendications..