Le champion du monde WSB de boxe, Abdelhadfid Benchebla, figure parmi les potentiels médaillés algériens lors des Jeux olympiques de Londres, qui débuteront aujourd'hui. Le quart de finaliste des JO de Pékin nous parle de ses objectifs. -Comment évaluez-vous votre préparation, sachant que vous avez effectué plusieurs stages à l'étranger ? C'est vrai qu'il y a eu des stages à l'étranger, mais moi je n'en ai fait que deux. Contrairement à mes coéquipiers qui ont fait la qualification des Jeux olympiques récemment au Maroc, moi je suis qualifié depuis maintenant un an. Donc, ils ont eu plus de combats que moi. L'autre souci, c'est que ça fait pratiquement deux ans que je boxe sans casque ni maillot. Je fais aussi cinq rounds, alors que les autres en font trois. Je dois donc m'adapter à tout cela lors des JO. -Avez-vous effectué des combats lors des stages auxquels vous avez pris part ? Récemment en France, j'ai rencontré quelques sparring-partners, mais pas dans ma catégorie de poids, car il n'y en avait pas. J'ai boxé des Français et je me suis bien senti. Toutefois, je ne sais pas si le niveau de ces boxeurs rencontrés était en dessous de la moyenne ou si c'est moi qui leur étais supérieur. -On dit souvent que lors des JO, l'expérience est souvent déterminante. Vous qui avez déjà pris part aux dernières olympiades de Pékin, pensez-vous pouvoir mettre à profit cela pour atteindre le podium ? C'est vrai que l'expérience est très importante lors des JO, car le boxeur parvient mieux à se concentrer sur son adversaire sans donner trop d'importance à tout ce qui entoure le combat. Néanmoins, je persiste à dire que la préparation est capitale. -On a l'impression que vous avez des appréhensions par rapport à la préparation effectuée jusque-là… On s'est bien préparés, je n'ai aucun doute là dessus. La preuve, tous les combats que j'ai faits jusque-là, je les ai terminés sans problème. Mais dans les Jeux olympiques, on risque parfois de tomber sur des boxeurs qui ne sont pas très techniques ou qui manquent d'expérience, mais qui parviennent à faire la différence grâce à leur bonne condition physique. Les Cubains, les Ukrainiens et les Russes ont cette particularité de combattre avec le même rythme depuis le premier round en cherchant souvent à fatiguer leur adversaire. Je ne vous cache pas que j'ai un petit souci sur le plan physique, puisque je n'ai pas fait beaucoup de stages, contrairement à d'autres boxeurs qui se préparent depuis un, voire deux ans maintenant. -Quels sont les boxeurs dont vous vous méfierez aux JO ? Je prends tous les boxeurs présents à ces Jeux très au sérieux, car les meilleurs sont tous là. J'ai eu l'occasion de m'entraîner avec des Kazakhes lorsque j'étais au club avec Astana, mais on ne m'a jamais autorisé à travailler ni voir comment s'entraîne le vice-champion du monde de Bakou, le Kazakh Adilbek Niyazymbetov. Il y a aussi le champion du monde cubain, Julio César de la Cruz, ainsi que l'Ouzbèke Elshod Rasulov. Tout ça pour dire qu'il y a de bons boxeurs dans ma catégorie de poids. Mais je pense que eux aussi doivent se méfier de moi dans cette compétition. -Beaucoup affirment que s'il y a une discipline qui peut remporter des médailles, c'est bien la boxe. Cela constitue-t-il une pression supplémentaire pour vous ou vous prenez cela du bon côté ? La boxe est connue pour avoir réussi à décrocher de nombreuses médailles par le passé. C'est vrai qu'il y a une pression. Mais moi je connais mes capacités, et je suis le premier motivé pour décrocher une médaille.