En ce mois de Ramadhan, les habitants de la cité Sorecal, dans la commune de Bab Ezzouar, sont obligés d'acheter le pain chez les vendeurs anarchiques. Les boulangers, eux, ferment très tôt et préfèrent rentrer chez eux avant même que tous les citoyens ne soient approvisionnés. Des résidants de cette cité à grande densité populaire se sont plaints de cette situation. «Il y a des citoyens qui ne trouvent pas d'inconvénient à acheter du pain sur la voie publique, d'autres n'acceptent pas de consommer du pain dont on ignore le fournisseur et les conditions de sa préparation», nous dira une mère de famille. Notre interlocutrice a relevé, par ailleurs, que le nombre de boulangeries est en baisse depuis quelques semaines. Sur les trois boulangeries existantes, deux continuent à travailler, alors que le propriétaire de la troisième a décidé de baisser rideau quelques jours avant le Ramadhan et changer d'activité. En conséquence, plusieurs citoyens sont pénalisés. Les seuls à profiter de cette situation sont les commerçants anarchiques qui vendent, dans l'impunité totale, pain, brioches, pain traditionnel et autres sortes de pains préparés spécialement pour ce mois de jeûne. «C'est l'absence totale des services de contrôle, les vendeurs du pain ont toujours été là, mais leur nombre a considérablement augmenté ces derniers jours», relève un autre résidant. Il est à préciser que le commerce anarchique a connu une importante hausse durant ce mois de jeûne. A Sorecal, les étals ont triplé en l'espace de quelques heures et profitent de la frénésie de la consommation pour écouler leur marchandise, dont la qualité de certains produits reste douteuse, en raison de la chaleur.