Des dizaines de producteurs de dattes de la région des Ziban s'inquiètent du retard pris cette année dans le lancement de la campagne phytosanitaire spéciale palmiers dattiers, laquelle campagne est traditionnellement menée en coordination avec la DSA, par l'institut national de protection des végétaux (INPV). Cette opération annuelle vise essentiellement à éradiquer les parasites et les ravageurs du palmier dattier dont les plus dévastateurs sont le boufaroua (acarien tétranyque tissant une toile autour des dattes), le myeloïs (ver de la datte ou pyrale muant en papillon) et le bayoudh (champignon phagocytant le palmier de l'intérieur). La présence de ce dernier organisme, capable de ruiner une exploitation agricole en quelques mois, a été signalée dans une palmeraie de la localité de Difel dans la commune d'Ouled Djellel. Souleiman Nadji, directeur de l'INPV de Biskra, dément formellement les allégations des fellahs. Il tient à leur rappeler que l'INPV a engagé, depuis le 16 juillet, l'ensemble de ses moyens humains et matériels, dans la lutte contre le boufaroua, et que presque 450 000 palmiers ont été traités dans des zones sensibles prédéfinies. Cette opération à laquelle sont associées 13 entreprises privées sous-traitantes touche à son terme, a indiqué notre interlocuteur. Concernant l'apparition du bayoudh, le responsable prône la prudence avant toute déclaration, car «beaucoup de symptômes n'ayant rien à voir avec le bayoudh peuvent apparaître sur les palmiers, et sur quelles analyses de laboratoire se basent-ils pour dire cela ?» s'interroge le responsable qui rappelle que les opérations de lutte contre les ravageurs du palmier sont des aides octroyées par l'Etat aux producteurs de dattes et que les moyens dont dispose l'INPV de Feliach ne peuvent couvrir la totalité des 4,2 millions de palmiers dattiers de la wilaya de Biskra. Il invite les agriculteurs à «se départir de cet esprit d'assistanat les caractérisant, et à prendre à bras-le-corps leurs problèmes de travailleurs de la terre».