Le Darfour, région de l'ouest du Soudan secouée par une flambée de violences, a connu mercredi de nouveaux rassemblements contre le régime de Khartoum, réclamant justice au lendemain de la mort de huit manifestants. Parallèlement, un responsable local a été tué dans une embuscade, menée par des hommes armés dans la localité de Kutum, dans le Nord-Darfour. «Nous voulons la justice», ont crié les manifestants, des jeunes pour la plupart rassemblés à Nyala, capitale du Sud-Darfour, qui exigent «un châtiment» après la mort la veille de manifestants qui protestaient dans cette même ville contre la hausse des prix, selon des témoins. La police a fait de nouveau usage de gaz lacrymogènes alors que des tirs à l'arme à l'arme automatique étaient entendus, sans qu'il ait été fait état de blessés, ont ajouté les témoins. Selon eux, les manifestants, qui ont brûlé des pneus, réclament le départ du gouverneur de l'Etat du Darfour-Sud et du gouvernement à Khartoum. Les décès de mardi dernier sont les premiers officiellement confirmés depuis le début, le 16 juin, d'un mouvement de contestation à travers le Soudan. Selon la police, citée par l'agence officielle SUNA, mardi, «huit personnes ont été tuées et 24 blessées, dont trois policiers dans un état grave». De son côté, un militant de Sudan Change Now, un mouvement de jeunes, a accusé les forces de l'ordre d'avoir tiré à balles réelles sur les manifestants et a fait état de 12 morts.