Le Mouvement populaire de libération du Soudan a affirmé avoir tué 17 soldats dans l'Etat du Kordofan-Sud. Les rebelles ont indiqué qu'ils ont agi en réplique à l'attaque menée par les troupes gouvernementales contre des villages et qui a fait plusieurs morts. Selon des sources policières, 8 personnes ont été tuées et 24 autres blessées, dont trois policiers lors dans une manifestation qui a éclaté dans la province du Darfour-Sud dans l'ouest du pays. «Des groupes armés ont attaqué des bâtiments publics durant la protestation à Nyala, capitale du Darfour-Sud, a-t-on également appris. Selon des témoins, les manifestants s'étaient rassemblés près du marché de Nyala. Ils ont jeté des pierres contre des bâtiments gouvernementaux et bloqué des rues en faisant brûler des pneus. Les forces de l'ordre ont riposté à coups de gaz lacrymogène. Reprenant le slogan du «printemps arabe», les manifestants ont scandé «le peuple veut la chute du régime». A Nyala, capitale d'une région en proie à une guerre civile, les habitants sont en outre confrontés à une grève des chauffeurs de transports publics qui protestent contre la hausse des prix de l'essence. Cette hausse a provoqué lundi une manifestation de plus de 200 étudiants qui a dégénéré mardi, selon la mission conjointe Union africaine-ONU (Minuad) au Darfour. «Cela s'est passé sur les routes principales et dans la région du marché. Il y a eu des attaques contre les bâtiments», a dit le porte-parole de la force, Christopher Cycmanick. Le régime du président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 23 ans, est régulièrement confronté à des manifestations depuis que des étudiants de l'université de Khartoum sont descendus dans les rues le 16 juin pour protester contre la hausse des prix des produits alimentaires. Le mouvement de contestation s'est ensuite répandu à travers le pays après l'annonce par le gouvernement d'un plan d'austérité prévoyant notamment une hausse des taxes et supprimant les subventions aux carburants. Ces protestations sont souvent violemment dispersées par les forces de l'ordre et, selon une ONG soudanaise, plus de 2 000 personnes ont été interpellées depuis la mi-juin. M. Béchir a minimisé le mouvement et assuré qu'il n'avait rien de comparable avec ceux du «printemps arabe», qui ont emporté plusieurs dirigeants historiques de la région. «Nous n'avons pas un "printemps" au Soudan, nous avons un été très chaud pour griller nos ennemis», a déclaré Omar El Béchir.