La vedette tunisienne Saber Ribaï, qui participe pour la troisième année consécutive au Festival de Djemila, a, à travers une belle chanson, tenu à rendre hommage à la défunte diva de la chanson arabe, Warda El Djazaïria. Interprétée en exclusivité à Sétif, la chanson Toul Omri Ouana Achek Saoutek Ya Warda, dont les paroles sont de Hani Abdelkrim, les arrangements de Sami Maatoug, alors que Saber Ribai s'est chargé de la composition. Cela a été l'autre moment fort de la 9e et avant-dernière soirée, une copie conforme des soirées animées par Wafik Habib (Syrie), Hatem El Iraqi et Wael Djassar qui ont mis le feu à Guessab où bon nombre de tabous ont été brisés. L'affluence a enregistré un nouveau record. Marquée par un mélange entre le chaâbi tunisien et la musique algérienne et orientale, la soirée a atteint des pics. Maîtrisant parfaitement son art, le musicien gratifie un public aux anges d'un cocktail de chansons connues et appréciées, telles que Atahada El Alem, Meziana, Lelat Lebnat. Satisfait et comblé, le public qui ne tenait pas sur place donne d'autres couleurs à la soirée. Des familles entières dansaient aux rythmes de Saber qui répond avec délicatesse aux désirs d'une assistance surexcitée. La joie prend sa place dans un beau spectacle caractérisé par une forte présence féminine. Connaissant parfaitement le répertoire de la vedette, celle-ci (l'assistance s'entend) répond en chœur, les refrains Houbi El Aoual, Ya Daloula, Achek Maghroum et autres. «Des plateaux avec des stars comme Saber, Wael Djassar, ou Yara drainent inévitablement une grande foule qui sait faire la différence entre un artiste et un pseudo ne courant que derrière un minable cachet. Chapeau bas aux organisateurs qui nous ont permis de passer de très belles soirées avec un panel d'artistes», dira Salim qui s'est déplacé de Bordj Bou Arréridj avec sa petite famille : «Réconfortées par un omniprésent cordon de sécurité, les familles sétifiennes et des régions limitrophes ont eu ainsi l'occasion de veiller jusqu'à 2 heures du matin. L'émancipation et l'éducation de nos jeunes passent par ce genre d'activité qui a qu'on le veuille ou non un rôle pédagogique». «J'étais agréablement surprise de voir des jeunes filles et garçons de mon pays danser ensemble avec aisance et insouciance. Je suis contente et heureuse à la fois», dira Salima, une résidente à Lille, elle aussi épatée par le tour de chant de Saber. On atteint l'apothéose quant Saber chante El bareh kan fi omri 20, du regretté El Hachemi Guerrouabi, la reprise de Nedjma Kotbia et Gouloulha El Moumarida de Rabah Deriassa. Des youyous sont lancés de tous les coins, la foule, qui ne voit pas le temps s'égrener, est déchaînée. La fiesta non-stop était ainsi à son comble. Le public, qui venait d'assister à un grand récital de l'autre porte-flambeau de la chanson tunisienne, a donné le meilleur de lui-même, quitte le vieux stade sur la pointe des pieds, ravi. Ce dernier (le public s'entend) qui revient en force, a sans nul doute assisté hier au show du chanteur, auteur et compositeur Maher Zain qui a eu l'insigne honneur d'animer la soirée de clôture consacrée à l'inchad…