Boissons gazeuses et jus figurent en bonne place sur la table des Oranais durant le mois de Ramadhan. On ne peut imaginer un «f'tour» sans une bonne bouteille de limonade bien fraîche pour étancher la soif ressentie durant une longue journée de jeûne. Pour satisfaire ce besoin, les consommateurs sont peu regardants sur l'hygiène et les conditions dans lesquelles sont proposées ces boissons, exposées à longueur de journée aux rayons de soleil au niveau des marchés et des locaux commerciaux de la ville, constate-t-on sur place. Une simple virée aux marchés et locaux commerciaux montre à quel point les règles les plus élémentaires de conservation et de présentation de ces produits sont bafouées : limonades en tous genres et jus de toutes sortes sont exposés sur la chaussée, à l'entrée des magasins et sur des étalages de fortune, de longues heures durant, au soleil, ce qui les prive de leur valeur nutritionnelle et peut causer des problèmes de santé au consommateur. Les nombreux commerçants transforment, au cours du mois de Ramadhan, l'entrée de leur magasin en entrepôt ouvert où s'entassent ces boissons très demandées. Ils justifient ce fait par l'exiguïté de leur local, par le souci d'attirer l'attention du client ou par leurs faibles moyens ne leur permettant pas d'acquérir des frigos ou des présentoirs plus grands pour contenir des marchandises périssables. Même les vendeurs ambulants se sont spécialisés durant ce Ramadhan dans la vente de boissons gazeuses et de jus. Ils proposent ces produits à des prix nettement inférieurs à ceux pratiqués dans le commerce, ce qui pousse les petites bourses à les acquérir sans se soucier des conditions d'hygiène, de stockage et de présentation. Face à cette situation, le Dr Daharib Larbi, responsable du service de la prévention sanitaire à la direction de la santé et de la population de la wilaya d'Oran, a souligné que l'opération de stockage et de vente des produits de consommation dans un environnement sain et sécurisé pour les clients est un aspect clé du processus de préservation de la santé, notant que l'exposition de denrées alimentaires sous le soleil constitue une menace pour la qualité du produit et donc pour la santé du consommateur. Le même praticien a expliqué que l'exposition au soleil des produits alimentaires entraîne une réaction chimique, d'où la nécessité d'organiser des actions de sensibilisation pour éduquer les citoyens sur ce phénomène qui se répand à travers les spots publicitaires. Un autre médecin estime que ces produits exposés au soleil deviennent comme une eau stagnante dans laquelle se développent des microbes. Pour lui, le danger est plus grand encore pour les jus, qui contiennent des conservateurs affectant et le contenant et le contenu, au détriment de la santé du consommateur. Un responsable de la direction du commerce de la wilaya d'Oran a rappelé, pour sa part, que l'exposition des diverses boissons gazeuses et les jus sur la chaussée reste l'une des pratiques interdites provoquant l'infraction et entraînant la fermeture du local, car son propriétaire n'a pas respecté les conditions de stockage, de conservation et de froid comme l'exige la loi. La forte demande pour les limonades et jus s'explique par leur prix abordable, donc à la portée de toutes les bourses. La multitude de marques existant sur le marché, du produit le plus simple au produit de luxe «made in» donne un large choix au consommateur. Celui-ci reste toutefois fortement influencé par les spots publicitaires diffusés en boucle par les chaînes de télévision. Son choix reste généralement «façonné» par les messages les plus percutants et les plus «matraquants», même si, en fin de compte, toutes les limonades ont la même saveur quand on a soif.