Le chiffre d'affaires du secteur des assurances a atteint 42,2 milliards de dinars en 2005. L'assurance automobile enregistre un niveau de sous-tarification flagrant, considéré insuffisant par rapport aux tarifs qui pourraient couvrir la charge des sinistres potentiels. C'est le constat établi par le secrétaire permanent du Conseil national des assurances (CNA), M.Abdelmajid Messaoudi, invité hier au Forum d'El Moudjahid. Il indiquera dans ce sens que les tarifs appliqués chez nous sont extrêmement faibles comparativement aux pays voisins. Notons que, dernièrement, les agences d'assurances ont été destinataires d'une note du ministère des Finances, les exhortant à appliquer incessamment une augmentation substantielle sur la valeur totale des polices d'assurances auto. Cette hausse prévue par la loi de finances complémentaire de 2005, représente un pourcentage variant de 10% à 40%-suivant un barème préétabli- du montant du prix de l'assurance contractée. À titre d'exemple, un assuré tout risque qui s'acquitterait ordinairement d'une somme de 20.000 DA, devrait payer quelque 6000 dinars de plus. Selon des chefs d'agence d'assurances, le ministère des Finances justifie cette revalorisation par le fait que trop d'accidents de la route surviennent en Algérie. Pour sa part, M.Messaoudi argumente ses déclarations par le fait que le chiffre d'affaires du secteur des assurances reste bien maigre par rapport aux autres secteurs bien que sa production est dominée pour près de 50% par la branche automobile. D'ailleurs, a-t-il fait savoir, le chiffre du 4e trimestre 2005 s'élève à 8,7 milliards de dinars contre 9,1 milliards de dinars en 2004 à la même période, soit une baisse de 5%. Cette baisse est justifiée notamment par la modification des dates de renouvellement des polices d'assurances des risques énergétiques et pétroliers engendrant une régression importante du chiffre d'affaires dans la branche Iard (incendies, accidents, risques divers) avec -32%. Par ailleurs, le chiffre d'affaires du secteur pour 2005 aurait atteint la somme de 42,2 milliards de dinars contre 36,9 milliards de dinars en 2004 soit une augmentation de 14,3%. Par branche et comparativement à l'année précédente, ce sont les branches «automobile» et «assurance de personnes» qui réalisent les plus fortes augmentations avec des taux d'évolution respectifs de 22% et 20,7%. La très forte évolution de la branche automobile, a tenu à préciser M.Messaoudi, serait due au renouvellement du parc national induit principalement par les crédits à la consommation prescripteurs d'assurance tout risque. Les assurances transport se maintiennent à la troisième position avec 10,2% de parts contre 11,6% en 2004. Les risques agricoles continuent cependant de voir leur part baisser avec seulement 1,9% du chiffre d'affaires du secteur contre 2,7% l'année précédente. Cette chute est influencée fortement par les effets du Pnda, sur le portefeuille du leader de la branche Cnma, dont l'octroi de crédits était conditionné par la souscription de contrats d'assurances. La gestion des risques agricoles a été transférée à la Badr alors qu'elle était confiée, auparavant à la Cnma. Ce qui traduit la régression de cette branche.