Joint par téléphone, le directeur du tourisme de la wilaya de Tizi Ouzou, Rachid Guedouchi, a indiqué, qu'à l'heure actuelle, 18 hôtels sont fermés sur un total de 49 structures hôtelières que compte la wilaya. Ainsi, sur 2366 lits initialement disponibles sur l'ensemble de la wilaya de Tizi Ouzou, le parc hôtelier perd 847 lits (voir tableau), la capacité d'hébergement effective étant présentement de 1566 lits. «7 de ces hôtels sont en cessation d'activité, les uns en raison de problèmes financiers, les autres pour des conflits d'héritage. Il y en a aussi qui ont préféré changer d'activité», explique M. Guedouchi. A cela, il convient d'ajouter le facteur insécurité qui a poussé certaines structures d'hébergement situées dans des zones sensibles à mettre la clé sous le paillasson. C'est le cas de l'hôtel El Arz à Tala Guilef qui a été incendié par un groupe terroriste le 20 janvier 1995 avant d'être occupé par l'armée. Une enveloppe de 100 milliards de centimes a été mobilisée en vue de sa réhabilitation. Pour ce qui est des 11 autres, le directeur du tourisme a précisé qu'ils ont été fermés «par arrêté du wali sur proposition de la sûreté de wilaya pour diverses infractions que vous connaissez», faisant allusion surtout aux «atteintes aux bonnes mœurs». M. Guedouchi souligne que ces fermetures sont le plus souvent temporaires. «Ces hôtels sont généralement fermés pour de courtes durées, allant de 2 à 6 mois.» L'opération mise à niveau lancée par le ministère du Tourisme, et obligeant les hôteliers à se mettre aux normes des standards internationaux, motiverait-elle le retrait de l'autorisation d'exploitation pour certains hôtels ? «Nous n'avons pas d'hôtels fermés pour mise à niveau», rétorque le directeur du tourisme. Interrogé sur les infrastructures en cours de réalisation, M. Guedouchi dira : «Il y a six projets en cours d'une capacité de 404 lits. 7 autres projets d'une capacité de 590 lits n'ont pas encore démarré pour diverses raisons. Certains butent sur des problèmes financiers, d'autres sur des entraves administratives.» Questionné sur le niveau de fréquentation des établissements hôteliers relevant de sa circonscription, Rachid Guedouchi a avancé le chiffre de 67 416 nuitées enregistrées au premier semestre 2012 (décompte arrêté au 30 juin 2012) contre 64 468 nuitées en 2011 durant la même période. Il est à signaler, en outre, que les hôtels de la région ont accueilli 3410 clients de nationalité étrangère au premier semestre 2012 contre 4900 étrangers à la même période en 2011. «Cette baisse s'explique par les fortes intempéries qu'a connues la région durant l'hiver dernier», argue M. Guedouchi. Quant à l'affluence des estivants, celle-ci est estimée, dira-t-il, à 675 000 visiteurs pour les 7 plages de la wilaya de Tizi Ouzou au premier semestre 2012 (statistiques arrêtées au 30 juin). Pour la même période, l'affluence était de 322 000 visiteurs en 2011. «Cela nous fait une augmentation de 100%», observe notre interlocuteur, une hausse qui est à attribuer, entre autres, à la conjonction entre le mois de Ramadhan et la saison estivale. Le directeur du tourisme admet que «le parc hôtelier existant ne suffit pas de répondre à une telle affluence». «Si on arrive à réceptionner les projets en cours, nous aurons un parc hôtelier important, avec 1800 lits supplémentaires.» Concernant les zones d'expansion des sites touristiques (ZEST), la wilaya de Tizi Ouzou dispose de 8 ZEST balnéaires selon la même source. Ces futures aires d'investissement attendent la finalisation de leurs études d'aménagement. «Pour deux d'entre elles, les études sont prêtes et ont été approuvées par l'APW», dit le responsable du tourisme. Plusieurs investisseurs sont prêts à s'implanter dans la région, ajoute-t-il. M. Guedouchi estime à juste titre que la Kabylie maritime jouit d'un potentiel qui l'autorise à capter les meilleurs investissements. Mais il demeure, regrette-t-il, cet écueil lancinant qu'est la persistance du terrorisme dans certaines poches de la région, comme l'illustre le dernier attentat perpétré contre un commissariat à Azzefoun. «Si on arrive à régler le problème de la sécurité, le secteur connaîtra un essor considérable. Nous avons un littoral exceptionnel qui s'étend de Dellys à Azzeffoun. Mais la sécurité reste un handicap majeur.» Rachid Guedouchi a indiqué enfin que le barrage de Taksebt, véritable lac artificiel, va se transformer en attraction touristique avec, à la clé, des équipements d'envergure. «Nous allons aménager deux sites touristiques autour du barrage en mettant l'accent sur l'artisanat. La wilaya compte 8459 artisans qui ne demandent qu'à écouler leurs produits. Nous allons donc créer des villages artisanaux dans chaque site», assure M. Guedouchi. Une première enveloppe de 30 millions de dinars a d'ores et déjà été dégagée pour «habiller» Taksebt.