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Cinéma : crépuscule sur le Rio Grande
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Publié dans El Watan le 21 - 08 - 2012

Prix spécial du jury (cinéma du présent) au 65e Festival de Locarno, Tectonics, film documentaire de l'Américain Peter Rappmund en HD,sans paroles, mais avec une bande son exquise, a surpris par la beauté de ses images et le sérieux de son propos.
L'intêret de cette première œuvre, film d'auteur doué et exigeant, c'est la mise en images des 3200 kilomètres de frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. On part de l'océan Atlantique, dans l'estuaire du Rio Grande. On longe le Rio Grande (Rio Bravo au Mexique) sur un très long parcours. On traverse les immenses déserts de Chichuaha et Sonara, puis le delta du Colorado River. On longe la Tijuana River, qui est célèbre pour ses «wet backs», les clandestins la traversent à la nage pour gagner les Etats-Unis. On arrive enfin à l'océan Pacifique, dans la région de San Diego, en Californie. Chaque image de Tectonics témoigne de la grande beauté et de la diversité des paysages, mais aussi des aspects humains, économiques et sociaux que la frontière, entre le Mexique et les Etats-Unis, engendre.
La première chose, c'est l'aspect économique :
-les Maquiladoras, c'est-à-dire les nombreuses usines d'assemblage. Dans les zones franches du côté méxicain, ces usines exonérées des droits de douane produisent, avec des composants importés des Etats-Unis, des marchandises exportées vers les USA et ailleurs. Il s'agit de vêtements, de high-tech, d'électronique, de pièces de rechange de voitures et d'avions. Ces usines sont dispersées tout le long de la frontière et surtout en trois lieux essentiels : la ville d'El Paso aux Etats-Unis et en face, de l'autre côté de la frontière, Ciudad Juarez. -Deuxième implantation : Nogales en Arizona et la même ville mexicaine jumelle, Nogales (Sonara). -Troisième lieu : San Diego aux USA, et Tijuana (Mexique). En 2000, il y avait 4000 usines qui employaient 1 300 000 travailleurs mexicains. Mais en 2010, avec la mondialisation, il y a eu des désinvestissements, une partie des capitaux est partie en Asie et des usines ont fermé. A Ciudad Juarez, où le cartel de la drogue règne avec une violence inouie, 40% du business a disparu et 400 000 emplois supprimés.
C'est une des raisons pour lesquelles la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique est jalonnée de drames. La très sévère politique d'immigration américaine a trouvé son paroxysme avec la fameuse loi de 2006, qui a décidé de construire, sur 1200 kilomètres, le tiers de la frontière, un mur surmonté de barbelés et de miradors pour tenter de stopper le flux migratoire. Depuis 2009, il y a aussi 17 500 patrouilleurs armés et des milices privées dans chaque ville américaine, des citoyens américains volontaires pour chasser les clandestins.Tectonics montre avec des images poignantes tout ce dispositif hallucinant. Et ces barrières terrifiantes ne semblent pas déranger le sommeil de Barack Obama, qui a pourtant décidé, ces jours-ci de régulariser plus d'un million de jeunes sans-papiers, par sa propre volonté, par-delà du Congrès.
Tout au long du mur, on lit les noms des travailleurs mexicains assassinés par les patrouilleurs et les milices américains pour avoir tenté de traverser la frontière. Pourtant, cette frontière entre les Etats-Unis et le Mexique est celle la plus traversée au monde. A Tijuana, chaque jour 300 000 personnes la franchissent. A Ciudad Juarez, il y a quatre ponts internationaux sur le Rio Bravo. En 2008, 23 millions de personnes ont franchi ces ponts de part et d'autre. Il s'agit de Mexicains qui vivent au Mexique et qui ont des permis de travail aux Etats-Unis. Mais aussi d'Américains qui vont au Mexique en touristes et pour des problèmes de santé : se faire soigner et acheter des médicaments coûte moitié prix au Mexique.
En Arizona, où les lois sont particulièrement xénophobes, la cité de Nogales, porte d'entrée des visiteurs américains, leur ouvre pourtant ses hopitaux, ses bars et ses clubs de nuit... Tectonics, c'est le beau travail d'un tout jeune cinéaste issu de la California Institute Of Arts. Un documentaire très visuel comme on les aime. Un cinéma à la manière de Chris Marker, qui se fait de plus en plus rare et qui devrait donner quelques graves regrets à la bonne conscience américaine.


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