«Renforcer la mission de service public audiovisuel dans huit pays du Maghreb et du Machrek», tel est l'intitulé d'une démarche initiée par l'institut Panos Paris (IPP)depuis 2007 et dont l'un des fruits est l'examen du respect par les télévision arabes de la notion de service public. La Ligue de défense des droits de l'homme (LADDH) s'est chargée d'étudier le cas de la Télévision algérienne. «L'institut Panos Paris a initié au Maghreb, depuis 2007, un travail de sensibilisation sur la nécessaire libéralisation de l'audiovisuel et l'importance des mécanismes de régulation. Cette démarche avait pour objectif d'assurer le droit du public à une information pluraliste, vérifiée et objective, ainsi que la liberté d'expression pour les professionnels des médias. L'IPP, en consortium avec l'OMEC et un réseau de partenaires et d'experts associés, dont la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme et Belkacem Mostefaoui font partie intégrante, s'est donc investi et engagé à partir du postulat suivant : face à la multiplication des canaux d'information, la libéralisation des médias est entamée et cette situation de fait entraînera inévitablement des réformes pour accompagner ce changement», explique Pascal Berque, directeur général de l'IPP, dans la préface de l'étude consacrée à l'audiovisuel algérien. «Le service public audiovisuel (SPA) constitue le premier cheval de bataille. Il doit être érigé au rang de l'exemplarité. Il fait figure de témoin majeur de l'état de santé de la démocratie d'un pays. L'Etat algérien a pris, d'une manière ou d'une autre, des engagements en faveur du SPA à travers des déclarations, la signature d‘accords et ratification de conventions. L'actuel ministre de l'Information algérien, Nacer Mehal, affirme la mise en place de mesures visant à garantir la mission de SPA. Malgré cela, le SPA demeure une notion méconnue ou floue tant au niveau des autorités que des téléspectateurs. Les détracteurs du SPA l'accuseront d'être un concept importé de l'Occident tandis que ses défenseurs insisteront sur sa dimension universelle. Souvent, un effort de pédagogie réconcilie les parties autour du consensus suivant : les autorités sont responsables et redevables d'une qualité de programmation minimale et d'une triple mission : informer, éduquer et divertir», note encore Pascal Berque.