Le leader du MSP, Bouguerra Soltani, était jeudi à l'école hôtelière de Tizi Ouzou pour lancer une série de conférences à l'intention des cadres du parti sur « La mondialisation et les spécificités nationales ». Dans son discours d'ouverture, Soltani a expliqué la conception que fait son parti de la mondialisation. Pour lui, il n'y a pas de moyens pour s'opposer à ce phénomène et il n'est pas question de l'accepter aveuglément, étant contraire « à nos valeurs islamiques et à nos traditions ». Il faut donc, selon lui, prendre ce qui est bon et en rapport avec les valeurs de la société algérienne et rejeter ce qui est mauvais et contraire à « nos traditions et à nos spécificités ». Pour le MSP, la mondialisation est apparue au moment où les pays musulmans et arabes sont fragilisés, et en dix ans « nous n'avons récolté que misère et pauvreté ». La rencontre de Tizi Ouzou a été une occasion pour Bouguerra Soltani, dont le parti est membre de la coalition présidentielle, de développer un argumentaire, tiré par les cheveux, pour expliquer pourquoi il s'oppose aux amendements du code de la famille, qu'il qualifie de « bombe à retardement contre la famille algérienne ». Il expliquera que ceux qui revendiquent l'abrogation du code ont mal compris certains articles qui n'ont pas la même signification en arabe qu'en français. Il citera l'exemple du tutorat en disant que dans notre société « le tuteur (wali) est une sorte de protection pour nos filles, alors que dans l'esprit des Occidentaux c'est synonyme de dictateur ». C'est dans cet ordre d'idée qu'il expliquera l'opposition de son parti à la suppression du tutorat. Moins virulent que les autres islamistes par rapport aux amendements proposés par le gouvernement au code de la famille, Soltani a voulu rassurer ses troupes tout en évitant de mettre mal à l'aise le gouvernement.