Les partis islamistes tentent vainement de faire barrage aux amendements du code de la famille. Organisée sous le thème “la mondialisation et les spécificités nationales”, la conférence régionale du MSP, tenue jeudi dernier, à l'école hôtelière, Intht de Tizi Ouzou, n'a été finalement qu'une des sorties publiques s'inscrivant dans le cadre de la campagne de dénonciation du projet d'amendement du code de la famille entériné récemment par le Conseil de gouvernement. Le chef du groupe parlementaire du MSP, Abderezak Mokri, a entamé d'ailleurs cette conférence en qualifiant d'emblée ce projet d'amendement comme “complot orchestré par les promoteurs de la mondialisation contre la société algérienne, entre autres pays musulmans”. Pour lui, ce sont les pays occidentaux qui sont derrière ce changement qui “représente une menace pour la société en générale et pour la femme en particulier”. Le président de ce parti islamiste, Bouguerra Soltani, qui interviendra dans le même sens, considère, pour sa part, ce projet notamment dans son article relatif à la suppression du tutorat sur la femme lors de son mariage, comme “une bombe à retardement qui risque à l'avenir de faire exploser la cellule de base de la société à savoir la famille”. Fidèle à son argumentaire consistant à évoquer l'implication des pays occidentaux dans les affaires algériennes à chaque fois qu'il s'agit d'une quelconque réforme, le chef du MSP considère que ce projet est soutenu par des pays qui veulent imposer à l'Algérie une forme de démocratie qui ne tient pas compte des valeurs religieuses et ancestrales, et encore moins des valeurs de novembre 1954, d'où pour lui la nécessité de le rejeter et de livrer bataille pour son annulation. Concernant l'adoption de ce projet, le chef du MSP estime que des changements interviendront sur ce projet lors des débats de l'APN, et peut-être même avant, c'est-à-dire, lors de son examen par le conseil des ministres. Quant à d'éventuels incidents qui peuvent survenir au sein de l'alliance présidentielle à cause de la position actuelle du MSP, qui est aux antipodes de celle des autres membres de ladite alliance, Bouguerra Soltani, estime que la révision du code de la famille ne figure pas parmi les préoccupations auxquelles les membres de l'alliance présidentielles devront réagir de façon commune. Pour lui, “le code de la famille est au-dessus de l'alliance”. Toutefois, celui-ci reste convaincu que cette question ne portera aucun préjudice à l'alliance née à la veille des élections d'avril dernier. S. L.