L'annonce de la privatisation de l'hôtel Albert 1er (unité affiliée à l'EGT Centre), publiée il y a une dizaine de jours dans les journaux, a suscité les craintes du conseil syndical de cette entité touristique. Le conseil syndical d'Albert 1er, affilié à l'UGTA, s'oppose précisément à la manière avec laquelle est menée en « catimini » la privatisation de son hôtel. La colère était perceptible, hier, chez les syndicalistes de cet hôtel de l'avenue Pasteur, à Alger. Animant, hier à Alger, un point de presse, le secrétaire général du conseil syndical de l'hôtel Albert 1er, Belakhdar Abderrehmane, s'est insurgé contre le processus de privatisation, mené, selon lui, dans la discrétion qui met hors circuit le collectif des travailleurs. Ainsi met-il en cause certaines dispositions du cahier des charges relatif à la privatisation qui manquent, selon lui, de clarté. « On n'est pas contre la privatisation, mais à condition que les postes d'emploi soient sauvegardés », avertit M. Belakhdar. Prenant l'exemple de l'article 7 du CPE qui stipule que les salariés de l'entreprise à céder et non intéressés par la reprise pourraient, selon le cas, soit conserver leur statut de salarié dans la société rachetée, soit être indemnisés conformément à la loi en vigueur. M. Belakhdar révèle que les travailleurs ne savent pas encore qui les indemnisera en cas de vente de leur entreprise. « Quel serait le devenir des travailleurs, d'autant que dans le cahier des charges il est stipulé que le maintien de l'activité n'est fixé qu'à cinq années », s'est interrogé également. M. Belakhdar qui indique, en outre, le manque de clarté sur la gestion des « 10% du capital de l'entreprise qui reviennent aux travailleurs », une fois cédée. Ceci en stigmatisant par ailleurs la tendance à s'écarter des recommandations du président de la République favorisant la reprise par les travailleurs de l'entreprise. « En aucun cas la privatisation ne peut se faire au détriment des travailleurs », a-t-il mis en garde. Les syndicalistes d'Albert 1er, qui compte en son sein 56 travailleurs, exigent plus de garanties par rapport à cette privatisation. M. Belakhdar exige à ce que l'acquéreur soit un professionnel. De même, tout en demandant plus de « transparence » dans le processus de privatisation avec le maintien de tout l'effectif, M. Belakhdar dit souhaiter un partenariat que la vente de l'entreprise. Ceci en exigeant aussi le maintien de la convention collective de l'entreprise. M. Belakhdar a qualifié la privatisation du premier lot de 23 hôtels de « fiasco ». « Il n'y a eu 5 hôtels (El Hidhab de Sétif, le grand hôtel d'Oran, les Zianides de Tlemcen, Hammam Melouan de Blida et l'hôtel Orient) qui ont trouvé preneur, ce qui n'est pas une réussite, ceci à l'inverse de ce que pensent les pouvoirs publics », selon M. Belakhdar.