Une vingtaine d'établissements hôteliers font l'objet d'une annonce de mise en vente. Si la décision, au demeurant, officielle de privatiser quelque 1200 de nos entreprises nationales semble être le bon choix de l'heure, à laquelle les pouvoirs publics ont donné corps, cela est loin de refléter l'avis des syndicalistes de l'Ugta. Parmi eux, ceux du secteur du tourisme où, plus d'une vingtaine d'établissements hôteliers font l'objet d'une annonce de mise en vente. Réunis, hier, en assemblée générale à l'hôtel Sofitel, les syndicats du secteur considèrent que c'est là «une option suicidaire». Ce qualificatif est celui prononcé, notamment par le secrétaire général du conseil syndical de l'Entreprise de gestion touristique (EGT) Centre relevant de l'Ugta. Hier, lors d'une rencontre tenue à l'hôtel Sofitel d'Alger, sous l'égide du SG, M.Azira, ce dernier n'a pas mâché ses mots en mettant l'accent sur le caractère «anarchique» de la décision de privatisation annoncée en grande pompe. D'emblée, M. Azira dira que les travailleurs, dont «nous défendons les intérêts , sont surpris du contenu de la résolution n°06-2004 du 4 juillet 2004 relative aux opérations de partenariat, d'ouverture du capital et de privatisation des entreprises, notamment les entités touristiques. «Comment les responsables osent-ils proposer la privatisation en gros de 1200 entreprises ?», s'interroge M.Azira. Selon lui, il n'existe aucune planification ni étude concernant les orientations de ce nouveau choix économique en passe d'être entériné par le gouvernement. «Les autorités sont incapables d'assumer la gestion du secteur public», s'est encore écrié le SG du conseil syndical de l'EGT Centre, laissant entendre que c'est là la seule raison pouvant justifier l'option privatisation. Mieux, M.Azira estime que les assurances du ministre du Tourisme en rapport avec la mise en branle du processus de privatisation, et allant dans le sens de la sauvegarde des postes des employés, ne sont que de «la poudre aux yeux». Idem pour ce qui est de l'augmentation des salaires de ces employés. «C'est une injustice que de spolier les employés de leur entreprise», a martelé l'orateur. D'autant plus que pour ce qui est du secteur du tourisme, la plupart des établissements hôteliers, éparpillés à travers le pays, enregistrent, selon lui, une évolution considérable de leur chiffre d'affaires depuis l'année 2001. A titre illustratif, l'hôtel El Aurassi est passé de 949 millions de dinars de chiffre d'affaires en 2001 pour atteindre le seuil de 2141 millions de dinars en 2003. Ainsi, pour éviter les effets nuisibles que pourrait induire la privatisation de 1200 entreprises, le SG de l'EGT Centre insiste sur la nécessité d'un dialogue transparent entre les autorités concernées et le partenaire social, en l'occurrence l'Ugta. «Ce dialogue se veut une concertation approfondie sur la situation des entreprises annoncées privatisables, bien sûr au cas par cas, et qui devra aboutir à un accord écrit», conclut M.Azira.