La section syndicale de l'hôtel Albert 1er (Alger-Centre), affiliée à l'UGTA, a, dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, dénoncé la méthode choisie par les pouvoirs publics pour céder les établissements hôteliers. « Les syndicalistes de l'hôtel Albert 1er se disent outrés et choqués en même temps par la manière avec laquelle est menée cette opération (privatisation), où il est question de vendre pour vendre », déclare d'emblée le secrétaire général du conseil syndical, A. Benlakhdar. Les syndicalistes trouvent injuste que cette opération touche même les établissements rentables, ce qui est « contraire aux directives du président de la République qui a dit qu'elle ne touchera que les établissements en difficulté ». La section Albert 1er souhaite, en outre, que les pouvoirs publics fassent un bilan du premier lot mis à la vente « où l'échec est total ». « C'est la preuve que ce processus a besoin de temps pour mûrir où l'implication du partenaire social est plus que nécessaire », relève-t-on dans ce communiqué. Pour le syndicat, la réussite de ce programme de privatisation passe par une prise en charge totale du volet social. Pour avoir une idée claire sur les intentions des futurs soumissionnaires, « la mention du maintien de l'activité pour une durée indéterminée dans le cahier des charges reste indispensable », suggère la section syndicale, en se demandant, aussi, quel sort est réservé aux commissions de suivi de l'application stricte des conditions que le nouveau acquéreur doit respecter. « Où sont ces commissions au moment où les travailleurs de l'hôtel Orient (Annaba) et de Hammam Melouane (Blida) se voient jeter dehors en les indemnisant pour une bouchée de pain ? » Suite à ce constat, le collectif de l'hôtel Albert 1er demande à être associé dans les différentes étapes de négociations en privilégiant le partenariat avec un groupe de la dimension tel que les chaînes Accor et Mariott. Dans le même registre, il exige l'application « stricte » des accords signés entre l'UGTA et le gouvernement ainsi que le maintien de l'effectif. « Aucune privatisation d'hôtel ne peut être décidée unilatéralement par le premier responsable de l'entreprise et l'avis du partenaire social doit être présenté par écrit comme convenu entre l'UGTA et le gouvernement », prévient le syndicat qui demande d'« interdire au futur acquéreur de prendre comme prétexte l'entame des travaux dès sa prise de fonctions, le seul prétexte pour liquider les travailleurs en leur proposant un travail dans un chantier ou partir, cas des hôtels Orient et Hammam Melouane ». Le syndicat demande d'associer le partenaire social du début à la fin de l'opération et de laisser le libre choix aux travailleurs entre rester ou partir.