Vingt-six clubs issus de 14 wilayas ont pris part à cette deuxième édition organisée en hommage à l'un des pionniers des arts martiaux dans la région. Il ne faut pas nécessairement être chinois ou japonais pour maîtriser les différentes techniques et acrobaties des arts martiaux. C'est le principal fait majeur à tirer du Tournoi national de Kung Fu Wushu disputé du 23 au 25 août à Souk El Had, dans la commune de Timizart (Tizi Ouzou). Un plateau athlétique de qualité, un bon encadrement par des experts de renommée, une parfaite organisation, tous les ingrédients étaient réunis pour la réussite de cette deuxième édition dédiée à la mémoire du regretté Chérif Ihidoussene, l'un des premiers entraîneurs à introduire cette discipline dans sa région natale. Cette manifestation sportive, initiée par l'association sportive d'Abizar en collaboration avec l'APC de Timizart, a vu la participation de 14 wilayas : Bouira, Boumerdès, Alger, Oran, Djelfa, Blida, Bordj Bou Arreridj, Sétif, Tiaret, Mascara, Médéa, Tizi Ouzou, Tissemsilt et Chlef. Au total, 402 athlètes (garçons et filles), issus de 26 clubs, ont été engagés dans les catégories poussins-benjamins, espoirs, juniors et seniors. Outre la compétition technique, les organisateurs ont programmé, à l'ouverture de la rencontre qu'a abritée le CEM des Frères Ziane de Souk El Had, une variété de démonstrations en plein air, dans différents styles de Kung-Fu Wushu, une discipline qui connaît de plus en plus d'adeptes en Algérie. Le public, majoritairement jeune, a pu apprécier une succession de techniques de défense à mains nues et avec armes, les mouvements de base corporels qui concernent les positions et les attitudes, la coordination des parties inférieures et supérieures du corps et autres numéros impressionnants exécutés par des athlètes «volants». Succédant au chaud show sur tatami des élèves de l'Union sportive Cherif Ihidoussene d'Abizar, Louani Sid Ali, professeur de Tai Chi (4e Dan), à l'Ecole Algiers Taiji Gong-fu School, basée à El Mouradia, a gratifié les spectateurs d'un ensemble de mouvements continus et circulaires, accomplis avec lenteur et une précision chirurgicale. Dérivé des arts martiaux, le Tai Chi est une discipline corporelle d'origine chinoise, dit Maître Louani. Grâce à son côté méditatif et à l'extrême précision des gestes, ce sport permettrait d'apaiser le mental et d'améliorer la concentration, la vivacité d'esprit et la mémoire. Il favoriserait aussi une meilleure prise de conscience de soi et de son environnement. «J'ai eu la chance d'être formé en Chine par le grand Maître Chen Zheng Lei. Il est issu de la 19e génération du fondateur de cette discipline. Mon but est de ramener en Algérie le véritable Tai-Chi pratiqué en Chine et connu au niveau international. Il n'y a pas d'activités dans cette discipline dans notre pays. Je forme actuellement des instructeurs et des enseignants professionnels. Cet art martial est très demandé ailleurs dans les entreprises. C'est une discipline ressemblant un peu au Yoga. Elle déstresse puisqu'elle a un aspect méditatif», explique cet expert en Tai Chi. Revenons aux joutes martiales. La journée du 24 août a été marquée par trois compétitions techniques en minimes-cadets, juniors et seniors. Une série de démonstrations était également au programme. Les qualifications en compétition combat pour les finales, prévues ce samedi, ont été très disputées. Des coupes et des médailles seront remises aux vainqueurs lors d'une cérémonie prévue le même jour à 19h. En marge de cette fête sportive, un hommage a été rendu à trois athlètes décédés : Iamrache Koceila, 6 ans, fauché par un camion en juillet dernier en sortant de la salle d'entraînement de Souk El Had, M. Tartag, de l'EN et M. Arab, entraîneur de Kung Fu à Baraki (Alger). «Nous remercions tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette 2e édition du tournoi, organisée en hommage à Chérif Ihidoussene. C'est un homme qui a sacrifié toute sa vie pour le sport et les jeunes de notre région», affirme Malek Aït Amar, chargé de l'organisation du tournoi. «Chérif Ihidoussene était le premier à introduire les arts martiaux à Souk El Had en 1990. Il avait commencé par ouvrir une salle de Vo vietnam avant d'opter pour le Kung Fu. Ses adhérents dépassaient 700 athlètes», fait remarquer Mouloud Tidjedam, journaliste à la radio de Tizi Ouzou. Véritable pépinière d'athlètes, le club des arts martiaux d'Abizar est détenteur de plusieurs titres de champion de wilaya. Récemment, l'USCIA a décroché une très honorable troisième place lors du championnat national de Kung Fu Wushu, qui s'est tenu à Oran du 13 au 16 juillet 2012. Des talents en herbe à encourager.