La maladie semble être en passe de causer une grave crise humanitaire dans la région. Le ministère de la Santé de la Sierra Leone a annoncé, ce jeudi, la mort de 220 personnes dans le pays depuis janvier dernier. Ces décès, dont 40 ont eu lieu en une semaine, sont dus à une épidémie de choléra particulièrement dévastatrice. Celle-ci frappe également la Guinée. Au total, 12 140 Sierra-Léonais ont été atteints de choléra en 8 mois. La capitale, Freetown, est l'une des villes les plus touchées. «Les quartiers précaires sont principalement affectés à cause de leurs mauvaises conditions d'hygiène», explique le directeur de la prévention et du contrôle des maladies du ministère de la Santé. Les autorités craignent une augmentation importante du nombre de cas en septembre, période pendant laquelle la pluviométrie est à son plus haut niveau dans le pays. Médecins sans frontières (MSF) et la Fédération des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) soutiennent la Sierra Leone par l'envoi de bénévoles sur le terrain pour faire face à l'épidémie. Ceux-ci mènent des campagnes de sensibilisation et de prévention et apportent des soins aux malades. La FICR s'inquiète de la propagation de l'épidémie, que les efforts des volontaires et du gouvernement sierra-léonais ne semblent pouvoir enrayer. La coordinatrice des programmes de santé d'urgence à la FICR a même avancé que la maladie pourrait devenir la source d'une grave crise humanitaire au Sierra Leone. En Guinée, environ 1000 personnes ont également été touchées par la maladie et hospitalisées d'urgence à l'hôpital de la capitale, Conakry. Parmi elles, une trentaine en seraient décédées. La République de Guinée et la Sierra Leone partagent un foyer endémique le long de la côte atlantique.